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20 mai 2013

S’acheter un hameau en Espagne


La village abandonné d'Esblada, près de Tarragone, est à vendre pour le prix de 280 000 euros - La Vanguardia

Conséquence de l’exode rural des années 1950, près de 3 000 villages espagnols sont totalement désertés. Profitant de la baisse des prix liée à la crise immobilière, des particuliers n’hésitent pas à les acheter. Surtout des étrangers.

La village abandonné d’Esblada, près de Tarragone, est à vendre pour le prix de 280 000 euros – La Vanguardia

Chute des prix de l’immobilier, tendance nouvelle à se tourner davantage vers la nature, à fuir les grandes villes et à adopter des comportements moins consuméristes, mais aussi travail à domicile grâce à Internet : tous les facteurs semblent aujourd’hui réunis pour augmenter l’attrait de vivre dans des villages et des hameaux.

« A vendre, à 35 km de Barcelone, propriété rurale de 1,8 ha, réunissant plusieurs bâtiments dont une tour fortifiée, un moulin, une ferme du XVIe siècle, une maison moderne, une chapelle, une cave et divers entrepôts. » Ainsi est décrit ce bourg mis en vente au plus offrant sur Internet, où il est possible de trouver des villages à vendre pour un prix dérisoire dans certaines régions d’Espagne. « Cela fait deux ou trois ans que l’intérêt monte pour ce type de hameau », confirme Rafael Canales, porte-parole du portail immobilierAldeasabandonadas.com [Villagesabandonnés.com].

C’est dans le nord du pays que l’on trouve le plus de hameaux à vendre, en particulier en Galice et dans les Asturies, mais aussi en Catalogne, précise Rafael Canales, dont l’agence gère une grosse cinquantaine d’annonces dans toute l’Espagne. « Ils sont moins nombreux dans le sud, en raison du climat », explique-t-il.

Les constructions se sont dégradées

La disparition des habitants âgés, l’abandon progressif des travaux agricoles – en particulier dans la deuxième moitié du XXe siècle –, les moyens de communication insuffisants et l’absence de services de base ont incité les jeunes (mais pas seulement) à s’installer dans des communes mieux équipées ou dans des grandes villes. Peu à peu, de nombreux villages se sont vidés de leurs habitants.

Ainsi, en Catalogne, des dizaines de hameaux sont à l’abandon dans les provinces de Barcelone, de Gérone, de Lérida et, dans une moindre mesure, dans celle de Tarragone. On les traverse souvent en voiture, mais bien souvent sans les voir : au fil du temps, la végétation y a repris ses droits et les constructions se sont dégradées, les toits s’effondrant, les portes et les fenêtres se volatilisant.

C’est le cas d’Esblada, un ancien village de la province de Tarragone. Ses 14 maisons et ses 80 hectares de terrain sont en vente depuis fin 2012 (exception faite de l’église et du cimetière). Nombre des constructions sont pour ainsi dire en ruines, explique-t-on à la municipalité de la commune de Querol, et la plupart n’ont même plus de toit. « Les gens qui passent chapardent les tuiles », précise Isabel López, une des rares habitantes (caviste de profession) de ce hameau, installée dans l’ancien presbytère.

Esblada est une exception. « En règle générale, ces villages à vendre n’ont plus d’habitants », assure Rafael Canales. Les propriétaires d’Esblada sont « des autochtones qui ont racheté petit à petit tous les titres de propriété », avant de décider de les revendre, explique-t-il. Ce sont pour la plupart « des personnes âgées qui se sont retrouvées seules dans le village et n’ont plus eu envie de vivre dans un endroit désert », ajoute Elvira Fafían. Ceci dit, il y a aussi « des jeunes qui ont hérité de propriétés » mais qui préfèrent vivre en ville, ou du moins dans des communes plus importantes. Certaines de ces localités d’un genre à part ont fait l’objet d’une saisie par les banques ; d’autres sont sans propriétaires connus, et donc impossibles à mettre sur le marché.

Des projets de tourisme rural

L’achat d’un village entier n’est plus inaccessible depuis le dégonflement de la bulle immobilière : on en trouve dès 250 000 euros, soit au même prix qu’une maison ailleurs.

Mais le prix d’achat n’est qu’un premier investissement : il faut ensuite pouvoir injecter des sommes beaucoup plus élevées pour réhabiliter l’ensemble d’un hameau. Dans le cas d’Esblada, Rafael Canales estime que 600 000 à 1 million d’euros seront nécessaires pour une remise en état. De ce fait, les clients potentiels sont des étrangers, notamment des Français, des Anglais, des Allemands, des Belges et des Norvégiens, ainsi que des personnes en provenance des Etats-Unis ou des pays arabes.

Si certains entendent en faire un usage privé, la majorité de ces acheteurs destinent leur hameau à des projets de tourisme rural.

Source et article entier: Courrier international

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