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26 févr. 2013

Beppe Grillo, pari réussi pour le "Coluche italien" anti-système

Beppe Grillo, en meeting à Rome, le 22/2/13Entré en politique en 2009, l'humoriste est devenu à 64 ans une figure incontournable grâce à un programme populiste ancré à gauche.

Il est toujours difficile d'établir des comparaisons entre les pays. Pour donner à la fois une idée de l'importance de Beppe Grillo et de son impact sur la société en Italie, seule la référence à Coluche semble adéquate. Depuis des années, le comique, aujourd'hui âgé de 64 ans, fait rire les Italiens sur la politique. A la fin des années 90 et tout au long de la dernière décennie, en pleine période de "Berlusconisation" du pays, il était l'un des plus virulents détracteurs -sinon le seul- de Silvio Berlusconi, via des sketches désopilants.



A l'instar de Coluche pour la présidentielle française de 1981, Beppe Grillo a décidé de franchir le cap de la vie politique. En allant en revanche jusqu'au bout. Après avoir créé l'association "Mouvement 5 étoiles" (pour "eau, environnement, transport, réseaux et développement") en 2009, il l'a lancée, grâce à l'argent gagné avec ses spectacles, à l'assaut des mairies mises en jeu lors des municipales partielles.

Populiste de gauche ?

Son programme, basé sur une vive critique de la classe politique et de l'Union européenne (il prône la sortie de la zone euro) est alors très ancré à gauche (salaire minimum à 1.000 euros, semaine de travail à 20 heures...) Après des premiers essais engageants en 2010 et 2011 -3,4% à Milan-, la troisième tentative lui avait permis de gagner la mairie de Parme au printemps 2012. Avant de signer une autre percée aux régionales de la fin de l'année.

Les législatives de 2013 représentaient dans la foulée un nouvel objectif évident pour celui qui était déjà devenu une figure incontournable du paysage politique italien. Se basant toujours sur un programme qualifié de "populiste de gauche" par ses détracteurs, Beppe Grillo disposait d'un boulevard grâce à la crise économique. Les conséquences de la rigueur (hausse du chômage et des impôts notamment) imposée par Mario Monti -et soutenue par la gauche de Pier Luigi Bersani- aux Italiens ont en effet exaspéré la population.
"Tsunami tour"

Tout au long de la campagne, ses qualités de tribun lui ont permis de mobiliser les foules lors d'un "tsunami tour" effectué en camping-car dans tout le pays. Son dernier meeting, organisé vendredi soir à Rome, a même rassemblé plus de 200.000 personnes (!) sur la place Piazza San Giovanni, malgré la pluie.

A chaque fois, ses tirades du "tous pourris" contre les politiciens et les banquiers corrompus, ciblant Silvio Berlusconi, Mario Monti mais aussi Angela Merkel, faisaient mouche. Evitant comme la peste la télévision, considérée comme le repaire de l'establishment et du système qu'il dénonce, il a su également exploiter au mieux les réseaux sociaux pour séduire les jeunes générations (voir le reportage ci-dessous).


 

Pas question d'alliance

Mais cristalliser la colère des Italiens au niveau local et régional et dans les meetings était une chose. Réussir à la transformer en bulletin dans l'urne dans un scrutin à l'enjeu national en était une autre. Les sondages lui prédisaient environ 20% des suffrages. Il a fait bien mieux. Avec 25,5% des suffrages, le "Mouvement 5 étoiles" est aujourd'hui la troisième force politique italienne, pas très loin du centre-gauche et de la droite de Silvio Berlusconi, tous les deux pointés à 29%. Même si Beppe Grillo ne siègera pas lui-même -il est inéligible après avoir provoqué un accident de la route mortel en 1981-, ses troupes vont débarquer en force au Parlement avec 108 représentants à la Chambre des députés et plus d'une centaine au Sénat.

La situation au Sénat, où ni Pier Luigi Bersani ni Silvio Berlusconi ne disposent de la majorité, font d'ailleurs de lui le "faiseur de roi". Il est en effet le seul à pouvoir servir de force d'appoint pour former une coalition stable. Mais Beppe Grillo avait déjà prévenu pendant la campagne : droite et gauche étant pour lui la même chose, pas question de s'allier avec qui que ce soit. On le voit mal aujourd'hui changer d'avis. 
 
 
Source : TF1 News

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