Le numéro trois du régime vénézuélien a été réélu samedi à l'Assemblée. «Hugo Chavez resterait en fonction même s'il ne prêtait pas serment le 10 janvier», assure-t-il.
Le président de l'Assemblée nationale et numéro trois du régime vénézuélien Diosdado Cabello a été réélu samedi à la tête du parlement unicaméral tandis que l'état de santé du président Hugo Chavez reste incertain et pourrait l'empêcher de prêter serment le 10 janvier devant les députés.
M. Cabello, ainsi que deux vice-présidents et deux secrétaires de l'Assemblée, ont été élus par leurs homologues du parti au pouvoir, majoritaire. «Majorité évidente, approuvé!», a déclaré M. Cabello après un vote à main levée lors de cette première session de l'année parlementaire.
La réélection de Diosdado Cabello était attendue, le parti au pouvoir disposant de la majorité avec 98 sur 165 sièges.
Considéré comme un tenant de la ligne dure du «chavisme», Diosdado Cabello, âgé de 49 ans, est un ex-militaire et fidèle de longue date de Hugo Chavez.
Son élection survient au moment où l'incertitude continue de grandir autour de l'état de santé d'Hugo Chavez, au pouvoir depuis 1999 et réélu le 7 octobre. Il a été opéré pour la quatrième fois d'un cancer le 11 décembre à Cuba, où il est toujours hospitalisé. Le président demeure invisible depuis, et la question de sa présence à la cérémonie d'investiture du 10 janvier se pose de plus en plus, à cinq jours de l'échéance.
Peu après son élection, M. Cabello a repris à son compte les déclarations faites la veille par le vice-président Nicolas Maduro, et a assuré que Hugo Chavez resterait en fonction même s'il ne prêtait pas serment à cette date.
«Le président continuera à être président au-delà du 10 janvier, que personne n'en doute!», a-t-il insisté.
Il a également renouvelé ses accusations contre l'opposition, soupçonnée de préparer «un coup d’État» en appelant à «la transition en cas de défection du président».
Vendredi, M. Maduro avait affirmé que la cérémonie d'investiture n'était qu'une «formalité» pouvant être accomplie ultérieurement.
«Le 10 janvier, jamais ne sera remise en question la volonté du peuple exprimée» lors de la présidentielle du 7 octobre, a confirmé M. Cabello, excluant toute transition.
En vertu de la Constitution vénézuélienne, le chef de l’État élu doit prêter serment devant l'Assemblée nationale au cours d'une cérémonie qui doit se dérouler au Venezuela et ne peut être reportée.
Cependant, les barons du régime s'appuient sur le fait que la Constitution dispose également que s'il ne peut prêter serment devant l'Assemblée, il doit le faire devant le Tribunal suprême de justice. Et dans ce cas, aucun délai n'est mentionné.
Parallèlement, d'après la loi fondamentale, en cas d'incapacité «permanente» d'un président élu, il revient au président de l'Assemblée d'assurer l'intérim et de convoquer des élections anticipées dans les 30 jours, mais selon M. Maduro cette disposition ne s'applique pas pour le moment au cas de Hugo Chavez.
En prenant la parole avant le vote, le député de l'opposition Ismael Garcia a appelé à un «débat entre députés sur le chemin que nous devons prendre en cas d'absence du président le 10 janvier».
L'opposition a affirmé ces derniers jours que «l'intérim du président de l'Assemblée s'imposait en cas d'absence du président ce jour-là».
Plusieurs centaines de partisans d'Hugo Chavez, vêtus de rouge, s'étaient massés samedi matin devant le vaste bâtiment de type colonial abritant l'Assemblée pour marquer leur soutien au régime et répondre à l'appel à la mobilisation lancé la veille par M. Cabello, ont constaté des journalistes de l'AFP.
«L'opposition doit savoir que nous ne dormons pas et qu'il n'y aura pas de transition alors que notre président est en train de se reposer», a notamment affirmé une des partisans, âgée de 51 ans.
Jeudi soir, le gouvernement a levé un coin du voile sur la maladie du président, âgé de 58 ans, révélant qu'il souffre de «complications» après une «grave infection pulmonaire» survenue pendant son opération du 11 décembre. Auparavant, Caracas n'avait évoqué qu'une «infection respiratoire». La nature et la localisation exactes de son cancer dans la zone pelvienne, diagnostiqué en juin 2011, sont tenues secrètes par les autorités.
Depuis plus d'une décennie, le président vénézuélien a tenté de faire vivre le rêve bolivarien d'union des peuples sud-américains et de faire reculer l'influence des États-Unis. « Hugo Chavez a deux choses qui lui donnent de la force: son charisme et l'appui populaire dont il bénéficie au sein de la population vénézuélienne. Aucun autre leader sud-américain n'est susceptible de prendre sa place», estime Alain Musset, géographe français et spécialiste de l'Amérique latine.
Source : Al Manar
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