Un expert iranien a commenté les dernières positions du président égyptien Ahmad Morsi qui a proposé de créer un Otan arabe, signifiant que la sécurité du Golfe et celle de l’Égypte ne font qu’un, dans ce qui semble être une menace adressée à l’Iran.
Interrogé par l’agence iranienne Irib, Hussein Rouyvaran, spécialiste des questions du Moyen Orient estime que ce sont les considérations économiques qui dictent au chef de l’état égyptien une telle position iranophobe.
« Morsi est actuellement confronté à de nombreuses pressions, surtout, des difficultés économiques. La semaine dernière, la monnaie égyptienne a fortement chuté. La bourse est tombée dans le rouge et les réserves en devise du pays ont considérablement diminué», a-t-il expliqué.
Le 1er janvier, lors d’un point de presse avec des journalistes au Caire Morsi a réitéré ce qu’il avait dit devant le Sénat égyptien comme quoi « la sécurité du golfe est celle de l’Egypte ne font qu’un ». Il a assuré que son pays ne permettra pas de porter atteinte à aucun des Etats du Golfe ni des pays arabes.
Interrogé sur une soi-disant menace iranienne aux pays arabes, le président égyptien a signalé qu’il allait envoyer un message dans ce sens, le mois de février prochain, lorsque le Caire sera l’hôte de la rencontre de l’Organisation de la coopération islamique.
L’agence iranienne s’est posé la question de savoir pourquoi l’Egypte et certains autres pays arabes cherchent-ils à suivre le projet de l’Iranophobie, un projet qui vise à présenter l’Iran comme une menace pour la région ?
« Morsi a les yeux rivés vers des Emirats du Golfe persique, pour ne pas dire qu’il s’est fixé comme objectif de quémander auprès de ces pays dans un effort désespéré de pallier aux carences économiques avec lesquelles il est prises ». explique Rouyvaran.
Rappelant que le Qatar a octroyé à l’Égypte 2 milliards de dollars et l’Arabie 500 millions de dollars, pour assurer la liquidité de la banque centrale égyptienne, il a dit que les propos du président égyptien montrent à quel point l’Egypte est dépendante, du point de vue économique, des Emirats du Golfe persique.
Pourtant constate-t-il, les partisans des Frères musulmans qui sont au pouvoir en Égypte font l’objet de pressions, d’arrestations et de procès, aux Emirats-Arabes-Unis, à Bahreïn, au Koweït et en Arabie Saoudite. Ce qui illustre pour Rouyvaran que « la position actuelle du Président égyptien ne repose pas sur la réalité, mais plutôt, sur un besoin économique ».
Interrogé sur la faisabilité de la proposition du Président égyptien pour la création d’une Otan arabe, ce spécialiste du Moyen-Orient rappelle que toutes les alliances inter arabes se sont soldées par un échec.
« Tous les efforts censés unir les pays arabes n’ont pas abouti jusqu’à présent. L’Unité entre l’Egypte et la Syrie, sous Gamal Abdul Nasser, n’a duré que trois ans. L’unité entre le Maroc, l’Algérie la Libye et la Mauritanie n’a pas eu lieu et l’unité entre l’Egypte et le Soudan aussi n’a abouti à rien ».
Et cet expert de conclure : « Le Conseil de coopération du Golfe persique aurait du se transformer, comme prévu, en une fédération et ces pays auraient du le doter de la monnaie et de l’armée communes. mais le projet a échoué. Tous ces éléments illustrent bel et bien que les pays arabes manquent d’une telle capacité et même si, hypothétiquement, une Otan arabe voit le jour, elle s’effondrera rapidement».
Source : Al-Manar.
Source : Al-Manar.
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