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28 janv. 2013

Les louanges de Berlusconi sur Mussolini choquent l'Italie

La classe politique italienne et la communauté juive crient au scandale après que l'ancien Premier ministre a affirmé dimanche que le dictateur avait réalisé "beaucoup de bonnes choses", à l'exception des "lois raciales".

"Il est difficile aujourd'hui de s'imaginer dans les bottes de ceux qui prenaient les décisions à l'époque. Evidemment, le gouvernement de l'époque, craignant que la puissance allemande ne mène à la victoire totale, a préféré s'allier avec l'Allemagne d'Hitler plutôt que de s'opposer à elle. Dans le cadre de cette alliance, des choses ont été imposées, notamment la persécution et l'extermination des juifs. Les lois raciales ont été la plus grande erreur de Mussolini (...), qui a fait beaucoup de bonnes choses dans d'autres domaines". 

A un mois des législatives des 24 et 25 février prochains, le discours tenu dimanche par Silvio Berlusconi à Milan en marge de la journée de la mémoire de l'holocauste n'est pas passé inaperçu en Italie. Et ces déclarations sont évidemment condamnées, aussi bien par les différents partis politiques que par les associations juives. 

"Privées de sens moral et de fondement historique"

"Elles sont non seulement superficielles et inopportunes, mais aussi (...) privées de sens moral et de fondement historique", dénonce l''Union des communautés juives italiennes. "Les persécutions et les lois racistes antisémites italiennes sont nées bien avant la guerre et ont été appliquées en toute autonomie sous la responsabilité pleine et entière du régime fasciste, par la suite allié et complice volontaire et conscient de l'Allemagne nazie. De telles déclarations doivent être rejetées et démontrent à quel point l'Italie a encore du mal à accepter sérieusement sa propre histoire et ses propres responsabilités", explique l'association.

Les adversaires politiques de l'ancien Premier ministre, qui espère que son parti du Peuple de la Liberté (PdL) récupérera le pouvoir dans un mois, sont également montés au créneau. "La journée de la mémoire devrait servir à nous faire réfléchir comment notre humanité peut se précipiter dans un abysse sans nom. Berlusconi a utilisé cette opportunité pour une petite manœuvre électorale et récolter quelques votes de la droite fasciste. Pour moi, il s'agit de quelque chose d'indécent", a notamment lancé Pier Luigi Bersani, le probable futur Premier ministre si le Parti démocrate, la formation de centre-gauche, confirme son avance dans les sondages.

Même critique pour Antonio Di Pietro, l'ancien juge anti-mafia aujourd'hui leader de l'Italie des Valeurs (IDV), qui estime que Silvio Berlusconi n'est "ni plus ni moins que la caricature" de Mussolini. Même la Ligue du Nord, le parti populiste allié du "Cavaliere", semble embarrassée. "Nous sommes en campagne électorale, je comprends les polémiques mais je ne veux pas les alimenter", indique ainsi son patron Roberto Maroni.

Critiques envers l'Allemagne

Face au tollé, le chef du groupe PDL à la Chambre, Fabrizio Cicchitto, est néanmoins monté au créneau. "La dictature fasciste n'a jamais atteint l'horreur de celle des nazis et de celle de Staline", a-t-il relativisé, ajoutant que "le débat instrumentalisé qui s'est ouvert détourne le sens des paroles de Berlusconi, qui se référait évidemment aux politiques d'aide sociale et de soutien aux familles" du Duce.

Pour l'instant limitée à l'Italie, la polémique pourrait aussi s'étendre à l'Allemagne. "L'Italie n'a pas les mêmes responsabilités que l'Allemagne", a en effet également souligné Silvio Berlusconi. Une affirmation particulièrement lourde de sens alors que la chancelière Angela Merkel, dont Berlusconi a fait sa cible favorite dans une optique de campagne anti-UE, a quant à elle estimé samedi que l'Allemagne avait "une responsabilité permanente pour les crimes du national-socialisme".

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