Le président des Etats-Unis Barack Obama a annoncé lundi qu'il nommait l'ancien sénateur républicain Chuck Hagel comme chef du Pentagone et son conseiller antiterroriste John Brennan pour diriger la Centrale américaine du renseignement (CIA).
Exhortant le Sénat à confirmer "aussi vite que possible" ces nominations, Obama a notamment déclaré à propos de Hagel, qui s'est opposé à la guerre contre l'Irak, qu'il était "le leader que nos soldats méritent".
Mais sa confirmation par le Sénat pourrait être animée: ses opposants lui reprochent son manque de tact, et, accusé de ne pas être toujours aux côtés de l'allié israélien ou de naïveté pour son opposition passée aux sanctions contre Téhéran, il est, pour le Washington Post, "le mauvais choix au mauvais moment".
Hagel a ainsi dû se défendre le jour-même de sa nomination par le président, affirmant qu'il n'y avait "pas la moindre preuve" qu'il soit anti-israélien.
Les démocrates ne possèdent pas de majorité qualifiée à la Chambre haute du Congrès, nécessaire pour éviter une obstruction républicaine, et des voix de sénateurs républicains seront donc nécessaires pour que ces deux candidats puissent prendre leurs fonctions.
Entre-temps, les médias israéliens ont minimisé l'impact sur les relations avec les Etats-Unis de la nomination de Hagel à la tête du Pentagone.
"Barack Obama n'a pas choisi Chuck Hagel en raison de ses opinions sur Israël, et le président ne mènera pas sa politique vis-à-vis d'Israël en fonction des positions de Chuck Hagel", a estimé le commentateur de la deuxième chaîne de télévision privée.
Le président "restera le commandant en chef de la politique extérieure", a ajouté le commentateur en estimant que l'aide militaire américaine à « Israël » de plus de trois milliards de dollars par an ne devrait pas être affectée.
Une autre chaîne de télévision privée, "la 10", a souligné que Chuck Hagel a été nommé avant tout pour procéder à des coupes dans le budget du Pentagone. Le commentateur a toutefois rappelé les très mauvaises relations entre Hagel et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en estimant que l'ancien sénateur "n'est pas un ennemi d'Israël, mais un ennemi de Netanyahu".
En revanche, le quotidien Haaretz rappelle que dans un de ses livres publié en 2008, Chuck Hagel avait affirmé que "l'identité juive d'Israël n'est pas négociable" et que "le lien avec Israël est au coeur de l'approche américaine au Moyen-Orient".
Le journal souligne également que les positions de l'ancien sénateur sur le processus de paix israélo-palestinien sont "partagées par un nombre substantiel d'Israéliens se situant au centre et à gauche de l'échiquier politique".
Pour sa part, le président de la Knesset Réuven Rivlin a critiqué mardi le choix du président américain Barack Obama.
"La nomination de Hagel n'influe pas seulement sur Israël, mais sur l'ensemble de l'équilibre stratégique mondial. La théorie du + splendide isolement + défendue par Hagel modifie la stratégie américaine dans le monde", écrit Rivlin, apparemment en allusion à la réticence de celui-ci envers les interventions militaires américaines.
"Cette conception doit susciter l'inquiétude d'Israël, mais ne doit pas lui faire peur", a ajouté Rivlin, membre du Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Premier membre de l'exécutif israélien à s'exprimer sur la désignation de Hagel, le ministre chargé de la « Défense passive » Avi Dichter a pour sa part appelé à "faire preuve de prudence".
"Il y a eu dans le passé des nominations (américaines) qui paraissaient inquiétantes, mais en fin de compte la réalité a été totalement différente, que cela soit en bien ou en mal", a rappelé Dichter à la radio publique.
Source : Al Manar
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