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20 janv. 2013

Délinquance: hausse des cambriolages et des vols violents

L'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) a présenté le bilan annuel de la délinquance constatée par la police et la gendarmerie, vendredi 18 janvier. Seul, pour la première fois - habituellement, la conférence de presse était commune avec le ministre de l'intérieur - et avec un nouveau président du conseil d'orientation, nommé in extremis vendredi matin après huit mois de tergiversation: Stéfan Lollivier. Cet inspecteur général de l'Insee a souligné une autre nouveauté de ce bilan 2013: la séparation entre chiffres de la police et chiffres de la gendarmerie, liée aux évolutions brutales et inexpliquées de certains indicateurs en zone gendarmerie.


Hausse des cambriolages et des vols violents. Les cambriolages de résidences principales ont augmenté de 14,6% en 2012 en zone gendarmerie, et de 4,7% chez les policiers. Les vols contre des particuliers dans les lieux publics augmentent également en zone police: vols à la tire (+8,5%), vols simples (+4,7%), vols violents contre des femmes (+7,9%). En zone gendarmerie, l'ONDRP les juge non pertinents.

Baisse des vols violents avec armes et des homicides. Avec -6,4% pour les vols à main armée et les vols avec arme blanche en zone police, c'est la troisième année consécutive que les phénomène est orienté à la baisse. Concernant les homicides, la gendarmerie est à son niveau le plus bas depuis 1996 (235 au total), et la police orientée à la baisse en 2012 par rapport à 2011 (-2,3%, 430 au total), même si, comparé à 2007, le nombre d'homicide a légèrement augmenté, de 5%. Les homicides crapuleux sont eux aussi stables, mais cela cache une forte hausse en zone police, liée notamment aux règlements de comptes marseillais (24 en 2012 contre 15 en 2011).

Baisse des infractions à la législation sur les étrangers. L'inflexion de la politique d'immigration du gouvernement se fait sentir: le nombre de sans-papiers interpellés a baissé de 16,6% en zone police, de 7,1% en zone gendarmerie.

Les index cachés. De premiers éléments d'explication sur l'évolution de certains indicateurs en zone gendarmerie apparaissent à la lecture du bilan 2012. La hausse des menaces ou chantages (+21,4%), harcèlements sexuels sur mineurs (+75,2%) et violences à dépositaires de l'autorité (+32,2%) est ainsi corrélée à la baisse d'index qui ne sont pas comptabilisés dans les indicateurs de l'ONDRP: atteintes à la dignité et à la personnalité, atteintes sexuelles, et outrages à dépositaires de l'autorité.

Pour la direction générale de la gendarmerie, ces faits sont tout simplement "mieux indexés" grâce au nouveau logiciel des gendarmes, Pulsar, mis en place en 2012, relié, dès l'enregistrement de la plainte, au système de classement des infractions du ministère de la justice, le Natinf, beaucoup plus précis que les 107 index de l'état 4001 des policiers et des gendarmes. L'explication est à double tranchant, puisqu'elle prouve également la fragilité et la subjectivité de l'enregistrement statistique de la délinquance dans le passé, et probablement toujours en zone police, où les logiciels ne sont pas encore modernisés. "On risque de voir le même choc arriver en zone police en 2013 et 2014", a d'ailleurs prévenu le chef de l'ONDRP, Christophe Soullez, vendredi.

Et il paraît également probable que certains responsables ont utilisé ces index discrets pour faire passer une partie de la hausse des violences dans leur zone. A l'ONDRP, on parle d'un "jeu de chaises musicales entre certains index".

Doute persistant sur certains chiffres de la gendarmerie. L'évolution d'autres index en contradiction avec la zone police et avec les années précédentes reste en partie inexpliquée: vols d'accessoires sur véhicules à moteurs (+18,8%), vols à la tire (+33,5%), vols violents sans armes (+26,1%), destructions et dégradations de véhicules privés (+63,1%), violences, mauvais traitements et abandons d'enfants (+105,3%), viols sur mineurs (+19,5%), etc.

Le rappel du nouveau patron de l'ONDRP. Stéfan Lollivier l'a rappelé, vendredi:"Cela montre que les variations constatées sont soumises à des influences extérieures liées aux pratiques d’enregistrement, aux modes de collecte, aux orientations pénales, ou encore aux systèmes d’information. (...) Toutefois, même dans le cas d’un mode de collecte stabilisé et non soumis aux tentations d’arrangements, il n’en reste pas moins que la statistique policière n’est que le reflet d’une délinquance enregistrée et non vécue." Et de répéter l'importance de l'enquête de victimation menée chaque année auprès de 17000 Français, qui permet "d’établir des tendances plus conformes à la réalité des évolutions criminelles".

Source : Le Monde. 

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