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18 janv. 2013

Au Mali, les troupes françaises combattent des islamistes entraînés par les américains !

Etrange pays que le Mali, pour sûr. Quand on y trouve pas des tri-réacteurs calcinés qui ont servi à transporter une dizaine de tonnes de cocaïne, on y trouve, on l'a vu, des Toyota, modèle Land Cruiser, fort prisées dans le pays. C'est ce qui équipe les islamistes qui aiment tant parader avec, en rangeant leurs véhicules sagement en rang d'oignons pour la photo. Des islamistes devenus de très bon combattants, au point d'avoir réussi ses derniers mois à repousser les troupes officielles maliennes à plusieurs reprises, au point d'inquiéter, on l'a vu, la France qui craignait qu'à ce rythme-là la capitale tombe entre leurs mains. D'où l'offensive déclenchée, qui envoie des soldats français se battre contre des islamistes.... en réalité entraînés par des américains, roulant dans des voitures offertes par les américains, comme vient juste de le rappeler le Canard Enchaîné du jour. Ce n'est pas le moindre des paradoxes de cette guerre qui vient de débuter, et pas la moindre des surprises en tout cas....

L'histoire commence le 20 avril 2012 par un banal accident de voiture, tombée dans le fleuve Niger, au petit matin, raconte le journaliste Craig Whitlock. A l'emplacement du Pont des Martyrs en pleine capitale, Bamako. La police locale, alertée, remonte l'engin, une Toyota Land Cruiser modèle 2010. Et repêche dedans six corps. Trois hommes et trois femmes. Les trois femmes sont vite reconnues comme étant des prostituées... marocaines. Les trois corps masculins aussi : ce sont des américains, qui s'appellent Trevor J. Bast, 39 ans, Daniel H. Utley, 33 ans, et Marciano E. Myrthil, 39 ans. Ce sont aussi trois militaires, les deux derniers appartenant au 91st Civil Affairs Battalion, 95th Civil Affairs Brigade, de Fort Bragg, le premier étant un technicien spécialiste des télécoms de l'Intelligence and Security Command situé à Fort Belvoir. Il va sans dire que la révélation de leurs noms et surtout de leur affectation américaine jette comme un froid. Comme le précise la presse, c'est du "lourd" en effet : "L'Intelligence and Security Command est une branche peu connue et secrète de l'armée qui se spécialise dans les interceptions des communications. Son personnel travaille souvent en étroite collaboration avec le Joint Special Operations Command, qui supervise les missions de capturer ou de tuer des suspects de terrorisme à l'étranger." Bref, on a affaire à des forces spéciales, dont la vie doit par principe rester secrète. Ainsi pour celle de Trevor J. Bast, précise le journal : "au cours de ses deux décennies de service, Bast a révélé peu de choses sur la nature de son travail à sa famille. "Il ne nous a pas dit beaucoup de choses sur sa vie, et nous l'avons respecté que pour des raisons de sécurité », a dit sa mère, Thelma Bast de Gaylord, Michigan, qui a aussi déclaré dans une brève entrevue que « Nous n'avons jamais posé des questions, et c'est la pure vérité." L'homme avait dû rendre quelques services à l'armée US : à l'annonce de sa mort, elle lui décernera la Meritorious Service Medal. Personne ne s'occupera de savoir dans quelles circonstances exactes il avait trouvé la mort, et aucune enquête ne sera faite non plus. Ce n'était pas le moment de laisser entendre que des hommes des opérations spéciales s'activaient au Mali, alors qu'officiellement il n'y avait que des contractuels recrutés par l'armée pour entraîner les soldats maliens, démunis de tout ou presque.

La présence d'espions US avait débutée il y a six ans déjà sur place, avec une opération appellée "Creek Sand". Le Washington Post en avait retrouvé la trace en juillet dernier seulement : c'était le coup habituel des petits Cessna déguisés en avions civils et bourrés de capteurs, comme celui avec lequels'étaient crashés les trois collègues d'Ingrid Betancourt en Colombie. "Au cœur des opérations de surveillance il y a les petits, turbopropulseurs armés et déguisés en avions privés. Équipé de capteurs cachés qui peuvent enregistrer de la vidéo en full-motion, ou détecter la chaleur infrarouge, les signaux de radio et de téléphones cellulaires, les avions font le plein sur les pistes d'atterrissage isolées connues par des pilotes de brousse en Afrique, pour étendre leur rayon d'action efficace de quelques milliers de miles. Environ une douzaine de bases aériennes ont été établis en Afrique depuis 2007, selon un commandant américain, un ancien haut fonctionnaire impliqué dans la mise en place du réseau. La plupart sont des petites opérations à partir de hangars isolés , des bases militaires africaine, ou des aéroports civils. La nature et l'étendue des missions, ainsi que de nombreuses bases utilisées, n'ont pas encore été signalées, mais elles sont partiellement documentées dans les marchés publics de Département de la Défense. Les opérations se sont intensifiées au cours des derniers mois, avec une partie d'une guerre de l'ombre grandissante contre Al-Qaïda et d'autres groupes de militants affiliés . La surveillance est assurée par les forces américaines d'opérations spéciales, mais s'appuie fortement sur des entrepreneurs militaires privés et le soutien de troupes africaines". Une surveilllance privatisée, exactement l'histoire née en Colombie. Les avions n'étant pas des Cessna, cette fois, mais des Pilatus PC-12 à 3,5 millions pièce, ou des petits bimoteurs polonais PZL M-28 de chez Mielec rebaptisés en langage miilitaire US des U-28A Skytruck. Plusieurs d'entre eux, basés au 318th Special Operations Squadron, installé à la Cannon Air Force Base, au Nouveau Mexique, ont été aperçus transitant en Angleterre, avec un chemin habituel les menant aux iles Féoré, à la base de la RAF de Prestwick-Mildenhall, puis à Stuttgart et ensuite vers la Méditerranée (le Maroc servant de relais). Certains atterrissant au Burkina Faso, d'autres à Djibouti, au camp Lemonnier. Deux appareils ont été ainsi vus, les numéros 00322 et 10329.

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Leur rôle exact a été décrit par le Temps, journal suisse (intéressé par l"usage de ses propres Pilatus, fleuron national), qui décrit l"usage de... mercenaires à bord : "ce sont les forces spéciales de l’armée, et non la CIA, qui équipent ces appareils pour une lutte semi-clandestine visant Al-Qaida au Maghreb, le groupe terroriste Boko Haram au Nigeria ou les shebab somaliens. Une large partie de ces opérations est confiée à des sous-traitants privés. « Ces gens sont souvent d’anciens militaires, qui installent l’électronique à bord et servent d’opérateurs dans les avions », explique un analyste duGCTAT, un institut d’étude du terrorisme basé à Genève. En 2011, Sierra Nevada, l’entreprise en charge des programmes de surveillance en Afrique baptisés Creek Sand et Tusker Sand, a empoché plus de 817 millions de dollars de commandes de l’Etat américain, dont 355 millions d’« accessoires et composants divers pour avions ». La nature exacte des missions effectuées par les PC-12 est couverte par le secret militaire, mais leur caractère indirectement meurtrier ne fait guère de doute. Selon le Washington Post, il s’agit notamment de transporter des commandos chargés de « traquer et tuer des suspects de terrorisme ». Le profil LinkedIn d’un ancien employé de R4, une société qui gérait une flottille de Pilatus depuis Entebbe, en Ouganda, est assez explicite à ce sujet. Il mentionne, parmi les tâches qu’il a effectuées, « l’entraînement de forces locales africaines », mais aussi la « préparation du ciblage de personnalités ennemies de grande valeur et l’exécution des missions de combat subséquentes. »



  Bien entendu, l'avion a été acheté comme civil à la Suisse, pour éviter les déboires juridiques : "le choix de l’avion suisse s’explique bien, selon les spécialistes consultés par Le Temps. Facile à piloter, il peut embarquer beaucoup d’électronique et du personnel pour s’en servir. Il vole bien et longtemps, est économique et peut décoller de pistes en terre courtes ou en mauvais état. Un document du Pentagone déniché par le Washington Post précise que « le commandement africain [de l’armée américaine] préfère de loin l’utilisation du Pilatus PC-12/47E NG comme plateforme de senseurs. » Le fabricant basé à Stans (NW), de son côté, ne fait pas de commentaires."




L'endroit principal d'où partent les avions espions étant au Burkina Faso, à Ouagadougou, la capitale du pays "l'un des pays les plus pauvres d'Afrique"note le Post. "En vertu d'un programme de surveillance classifié au nom de code Sand Creek, des dizaines de militaires américains et les entrepreneurs sont venus à Ouagadougou ces dernières années pour mettre en place une petite base aérienne sur ​​le côté militaire de l'aéroport international. Les avions espions américains non armés volent des centaines de miles au nord du Mali, de la Mauritanie et du Sahara, où ils recherchent des combattants d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, un réseau régional qui kidnappe les Occidentaux pour obtenir une rançon."


A Ouagadougou, on en a vu passer d'autres d'avions américains, comme j'avais déjà pu vous le dire : "C’est le Gulfstream G-III numéro N186PA, exploité par la compagnie Phoenix Air, installé à Cartersville en Georgie, (USA) qui possède des relations étroites avec l’armée américaine, notamment avec sa gamme de Learjets, ou bien son Gulfstream 1 immatriculé N192PA, lanceur de drones à réaction servants de cibles (des BQM-74 Chukar, utlisés massivement lors de l’attaque contre Saddam en 1991, ils ont servi à provoquer l’illumination des radars anti-aériens qui ont ensuite pu être détruits plus facilement !). Un avion piloté par un dénommé Brian Edminster, paraît-il. Un avion qui semble avoir provoqué chez certaines réactions, disons… justifiées : « Alors que l’avion américain était attendu à l’aéroport de Port-Bouet, on apprend plutôt qu’il a atterri à l’aéroport de Bouaké après être passé par l’Algérie et Ouagadougou. Selon des informations de sources fiables, le changement de destination est due au fait que l’avion est passé par l’Allemagne où il a pris des mercenaires. Alors qu’au départ, dans la lettre adressée aux autorités par l’ambassadeur des Etats-Unis, ceux qui étaient à bord se rendaient à Abidjan pour réaliser une enquête à l’ambassade de la Riviéra Golf après les échanges de tirs du 16 décembre entre les FDS et le conglomérat rebelles-ONUCI-Licorne. On se rappelle qu’une roquette tirée par l’ONUCI était tombée dans la cour de l’ambassade sans exploser (heureusement) "Transporteur de mercenaires, version VIPs, dans un avion immaculé. 


Les USA avaient donc un œil sur l'Afrique. Sinon plusieurs ! Pour montrer qu'on s'intéressait un tant soi peu au Mali, l'Amérique d'Obama va donc officiellement sortir l'artillerie... humanitaire (avec la célèbre USAIDS, ce nid d'espions) et à la fois lancer ses troupes spéciales dans le pays. "Cette année" , explique Eric Schmitt du NYT, "l'Agence américaine pour le développement international consacre ici 9 millions de dollars pour les mesures antiterroristes. Une partie de l'argent sert à développer un programme de travail actuel de formation pour les femmes et pour fournir aux jeunes hommes maliens du nord les compétences de base pour créer des entreprises comme des petites entreprises de minoteries ou de bovins. Une aide sera aussi la formation des enseignants dans les écoles paroissiales musulmanes dans le but de les empêcher de devenir des incubateurs d'anti-américanisme. L'agence travaille également à la construction de 12 stations de radio FM dans le nord pour relier des villages reculés à un réseau d'alerte rapide qui envoie des bulletins sur les bandits et d'autres menaces. Le Pentagone va financer en quatre langues nationales, les feuilletons radiophoniques pour promouvoir la paix et la tolérance. « Les jeunes gens du Nord sont à la recherche d'emplois ou quelque chose à faire dans leur vie", a déclaré Alexander D. Newton, le directeur de la mission de l'USAID au Mali. « Ce sont les mêmes personnes qui pourraient être sensibles à d'autres messages de sécurité économique ». Un tel message, on le voit, paraissait déjà complètement déconnecté... ou pire, insidieux : il était tellement ridicule qu'on pouvait se demander s'il ne servait pas seulement de façade à d'autres activités... celles révélées par l'accident de Bamako, justement. Le souvenir des radios distribuées aux Afghans dans les années 80 que les talibans avaient pris un malin plaisir à écraser à coups de talon est encore vivace : ils refont toujours les mêmes plans !


Mais comme ça ne sembait pas suffire encore, un câble de Wikileaks de l'AFRICOM avait noté en novembre 2009 qu'il serait temps d'aider un peu plus encore le pays en fournissant même deux Cessna Caravan d'observation. "L'ambassadrice a noté qu'il est important de voir les militaires maliens être considérés comme utile à la population locale. C'est déjà une bonne chose que les villageois n'ont pas à s'inquiéter à cacher leurs filles ou enfermer leur nourriture ou les magasins quand ils voient les militaires arriver, comme cela a souvent été le cas dans d'autres parties de l'Afrique. Au Mali, les gens ont généralement une impression neutre de l'armée et ils lui font confiance pour se comporter correctement (...). Elle a noté que la proposition pour l'obtention du Cessna deux Avions caravane sous le nom de contrat FY 2010 Section 1206 de l'Ambassade de Bamako aiderait à fournir au Mali les yeux de superviser son propre pays". 

Les avions promis (et semble-t-il jamais fournis) étant les mêmes que ceux imposés en Irak. L'aviation malienne étant exclusivement fournie en avions russes jusqu'ici, à l'exception d'un DC-3 de type Basler. Revenons en effet au Mali, où les Etats-Unis s"étaient mis en tête deformer l'armée malienne, qui en avait bien besoin, à vrai dire. Les cours donnés, un cliché le prouve, consistait par exemple à apprendre à se servir d'une mitrailleuse lourde montée sur un pick-up... voilà qui n'était pas sans rappeler un équipement (celui des islamistes). Etonnant cliché, en effet, quand on va lire la suite et comparer à ce à quoi les français sont confrontés aujourd'hui....


Le commentaire de la photo valant son pesant d'or, aujourd'hui : "les exercices du lundi à Kita, un stand de tir dans la savane près de la capitale du Mali, Bamako, ne sont qu'une étape d'un ambitieux programme mené par le Pentagone Africa Command, ou AfriCom, pour fournir un haut niveau de formation dans six pays africains pendant trois semaines ce mois-ci. Plus de 200 bérets verts de l'armée et des membres du Corps des Marines des Forces d'opérations spéciales ont été déployés au Mali, en Mauritanie et d'autres pays qui bordent le sud du désert du Sahara. L'exercice annuel, connu sous le nom « Flintlock », a pour but d'être plus musclé pour faire face à des trafiquants et à Al-Qaïda liés à des terroristes effectuant desopérations de plus en plus complexes dans cette vaste région à porosité de frontières et aux tribus anarchiques". "Ambitieux"... en trois semaines seulement ? La présence de photographes des armées laissant entendre que ce n'était que pour la galerie... une impression confirmée par le débarquement d'un Osprey venu montrer ses talents aux maliens incapables d'en acheter un seul exemplaire. La démonstration sera réussie, mais au retour la merveille à rotors... tombera en panne.


Former vite fait une armée malienne qui était en effet famélique, car composée de 6000 soldats seulement, et qui ne disposait même pas de véhicules équivalents à ceux qu'elle était censée pourchasser. D'où le don "royal" accordé royalement par Obama de véhicules "performants" destinés à l'armée malienne, comme j'avais pu vous l'expliquer déjà ici. "En octobre 2009, l’administration Obama annonçait un nouvel ensemble de mesures majeures d’assistance pour la sécurité du Mali qui ont été fournies le 20 octobre 2009. L’ensemble de ces mesures, évaluées à 4.5 à 5 millions de dollars (2,3 milliards de CFA), porte sur la remise de 37 camions Land Cruiser, du matériel de communication, des pièces de rechange, des habits et d’autres équipements individuels. Il a pour but de renforcer la capacité du Mali à transporter et à communiquer avec les unités de la sécurité intérieure (la contre insurrection) dans tout le pays et de contrôler ses frontières. Ces mesures d‘assistance à la sécurité sont officiellement connues sous le nom de Counter Terrorism Train and Equip Programme (Programme de formation et d’équipement anti-terroriste - CTTE). Bien que ce programme doive ostensiblement aider le Mali à faire face aux menaces potentielles de la part d’Al Qaeda au Maghreb, il est plus probable que cet équipement sera utilisé contre les forces touareg insurgées". 

On ne pouvait que saluer la double initiative, donc : d'un côté la formation des soldats de l'autre la fourniture de véhicules (le soutien aux populations étant vraiment trop ridicule !). Mais les américains avaient oublié un détail : la solde des militaires, bien plus faible que l'argent que pouvait proposer l'adversaire en face, gavé de dollars de rançon ou en provenance du trafic de drogue (voir article précédent). Résultat, lors du putsch ayant évincé "ATT"... certains de ces militaires frustrés par un pouvoir qui les roulait dans la farine, on fait ni une ni deux : ils ont plié bagage et sont passés à l'ennemi, parfois même avec leur... Toyota "américaine" révéle la presse. Un mouvement d'une ampleur conséquente, puisqu'on dénombre pas moins de 1600 soldats et officiers (sur 6000 !) qui auraient fui dans le désert avec leur matériel et leur savoir faire, révèle le New-York Times le 13 décembre dernier : "ce qui est pire, aujourd'hui, c'est que la rébellion islamiste utilise les soldats et les officiers formés par les américains qui ont fait défection de l'armée régulière du Mali l'an dernier, en emportant avec eux leur formation de la lutte contre le terrorisme, leurs compétences de combat avancés, ainsi que leur connaissance des méthodes de renseignement occidentaux. La France est maintenant à affronter un ennemi islamiste que les Etats-Unis ont involontairement aidé - et les Etats-Unis peinent aujourd'hui à offrir de l'aide" reprend l'opposition droitière à Obama. En ajoutant que "le coup d'Etat au Mali - effectué par un officier formé par les américains - a surpris le renseignement américain autant que les transfuges du Mali ont fait équipe avec son ex-soldats libyens et des milices islamistes pour se fabriquer une oasis Al-Qaïda dans le nord du pays. Les mêmes unités formées par les USA qui avaient été considérées comme le meilleur espoir de repousser une telle avance se sont retrouvés à la fin, comme étant la clé de voûte dans la défaite militaire du pays », note encore amèrement le New-York Times.


Il ne reste donc que deux solutions : soit les américains sont d'une bêtise insondable en n'ayant pas vu le danger d'équiper indirectement les islamistes, à la faveur d'un coup d'état qu'ils disent ne pas avoir vu venir, ce qui semble impensable avec un chef des putschistes sortant lui-même de Fort Bragg, soit ça devient machiavélique, en attisant le conflit en renforçant les islamistes, comme on a pu le faire en Libye en laissant à l'air libre les dépôts de munitions, censés être autant contrôlés que les dépôts d'armes irakiens qui avaient déjà le même "surveillant" : David Petraeus (le roi du genre). Le pays en 2009 était donc truffé d'espions et d'avions de surveillance (un autre modèle un Dash bourré de capteurs- le N355PH juste sorti de Cannon AFB-s'y était crashé *) mais on aurait été incapable de détecter plusieurs atterrissages de gros porteurs à réaction posés en plein désert... et aussitôt délestés en Toyota 4x4 de leur cargaison de cocaïne ??? Mais à qui peut-on faire croire ça ? La DGSE française le savait-elle, ce manège ? Qu'était-elle aller faire à Tarkint ? Ou est-elle tombée aujourd'hui dans le panneau en forçant la main au chef de l'Etat ? La question sera résolue quand on retrouvera, parmi les épaves des fameuses Toyotas des islamistes, les traces de celles de l'aide du 20 octobre 2009. Si elles sont américaines d'origine... on aura largement de quoi repenser au jeu pervers des américains en Afrique. Rappelons qu'ils avaient même proposé à ATT, dans un pays sans le sou vaillant, de lui vendre des avions de surveillance Orion P-3 d'occasion, ceux-là même sous cocon dans le désert d'Arizona, à Davis-Monthan, les mêmes qu'ils avaient refourgués il n'y a pas si longtemps au Pakistan (certains ayant été incendiés sur une base par une bien étrange attaque accordée aux islamistes).

Cela s'appelle assurer le service après vente, en fait : on fomente des conflits, et après on débarque en disant "mais vous savez, j'ai ce qu'il vous faut pour éviter tout ça chez vous". Les VIPs du lobby militaro-industriel US sont décidément très fort : ils savent même frapper aux portes du désert ! Et pour ça, fabriquer des "Al-Qaida" où bon leur semble !

(*) explication alors donnée à ses activités : "l’avion était en mission de routine pour conduire la coordination de futurs moyens d’entrainement et de transports".

Source : AgoraVox

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