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28 juin 2012

200 000 euros pour deux jours de travail par semaine

Visiblement, la culture de la vertu salariale prônée par François Hollande dans les entreprises dont l'Etat est actionnaire peine à se diffuser.

La Saur, la troisième entreprise française de distribution d'eau, dont le Fonds stratégique d'investissement (FSI), organisme public, possède 38 % du capital, a porté à sa tête, le 22 mai, Michel Bleitrach, l'ex-président du directoire de Keolis, en remplacement de Joël Séché. Elle a, ce faisant, réglé sa crise de gouvernance, en mettant fin au long conflit qui opposait M. Séché, président et actionnaire de la Saur, aux autres actionnaires du groupe. Mais cette pacification s'est faite au prix fort.
Selon nos informations, M. Bleitrach, président exécutif de la Saur, a annoncé, devant le conseil de surveillance de la société, qu'il entendait travailler environ deux jours par semaine pour sa nouvelle entreprise, en raison d'un agenda déjà bien rempli. Et, pour ce faire, il a demandé un salaire fixe annuel de 200 000 euros, auquel s'ajouterait un bonus dont les conditions d'attribution doivent encore être discutées.

La demande a laissé cois certains membres du conseil de surveillance, qui se sont empressés de faire le calcul : à 200 000 euros la semaine de deux jours, hors bonus discrétionnaire, la rémunération du nouveau président de la Saur, rapportée à un temps plein, excède largement le plafond de 450 000 euros que s'apprête à imposer le gouvernement pour les entreprises qu'il contrôle, et qu'il veut exporter dans les sociétés où il est présent.

Interrogée, la Saur précise tout de go que, si son premier actionnaire est public (le FSI, détenu à 51 % par la Caisse des dépôts et consignations et à 49 % par l'Etat), elle n'est pas une société publique. Et donc, ne tombe pas sous le coup des restrictions prévues par le gouvernement.

OBLIGATION DE RÉSULTAT

Tout en confirmant les prétentions de M. Bleitrach, et ses déclarations devant le conseil, l'entreprise de distribution d'eau précise que rien n'a encore été décidé et, a fortiori, signé. Ainsi, le contrat de M. Bleitrach, mandataire social, qui fera l'objet d'une nouvelle discussion lors d'un prochain conseil de surveillance, pourrait préciser qu'il "consacrera le temps nécessaire" à l'accomplissement de sa mission. Une obligation de résultat, donc, et non pas de moyens...

Dans leur unanimité, les membres du conseil seraient conscients de la nécessité de s'accorder, dans un contexte de crise, sur "l'objectif de modération salariale".

Anne Michel
source : LeMonde.fr

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