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11 févr. 2012

Téhéran promet des annonces importantes sur le nucléaire

TEHERAN (Reuters) - L'Iran annoncera prochainement de "très importantes" avancées dans son programme nucléaire, a promis samedi le président Mahmoud Ahmadinejad dans un discours prononcé à l'occasion du 33e anniversaire de la Révolution islamique.

Aux cris de "Mort à Israël! Mort aux Etats-Unis!", des dizaines de milliers d'Iraniens agitant des drapeaux de la République islamique et brandissant des portraits du guide suprême de la révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, ont participé aux célébrations organisées dans tout le pays.

"Dans les jours qui viennent, l'Iran annoncera au monde ses réussites nucléaires très importantes et d'une très grande portée", a déclaré le président dans ce discours prononcé place Azadi (Liberté) à Téhéran et retransmis en direct à la télévision.

Ismaël Haniyeh, qui dirige les autorités du Hamas palestinien dans la bande de Gaza, était présent.

La publication en novembre d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique qui conclut à l'existence d'un volet militaire dans les recherches nucléaires iraniennes a amené les puissances occidentales à durcir leurs sanctions.

Après les Etats-Unis en décembre, les Etats membres de l'Union européenne se sont entendus fin janvier pour boycotter le pétrole iranien à compter du 1er juillet. L'UE représentait 25% des exportations iraniennes au troisième trimestre 2011.

Israël, qui considère le programme nucléaire supposé de Téhéran comme une menace pour sa survie, n'a pas exclu une frappe militaire contre l'Iran. La République islamique a promis dans ce cas une riposte "douloureuse" qui viserait Israël et les bases américaines dans le Golfe. Elle a aussi menacé de bloquer le détroit d'Ormuz, par où transitent plus de 35% du pétrole transporté par voie maritime à travers le monde.

"PRÊTS À NÉGOCIER"

"Si nous sommes attaqués par le régime sioniste, nous réduirons celui-ci en poussière", a déclaré l'un des chefs des Gardiens de la révolution, Mohammad Shirdel, à l'agence de presse Fars. "Des milliers de nos missiles viseront Israël et les quarante bases américaines dans la région."

Mahmoud Ahmadinejad, dans son discours, a réaffirmé que l'Iran était favorable à de nouvelles discussions sur son programme nucléaire. Les entretiens sont bloqués depuis un an en raison du refus de Téhéran de mettre fin à l'enrichissement d'uranium.

"Ils disent qu'ils veulent négocier. Cela nous va parfaitement, nous avons toujours été prêts à discuter sur la base de la justice et du respect mutuel", a dit le président iranien. "La nation iranienne ne déviera pas de son chemin", a-t-il toutefois souligné.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, qui s'est récemment rendu à Téhéran, a déclaré vendredi que l'Iran avait accepté une reprise des discussions sur le nucléaire. Un diplomate représentant l'un des cinq pays membres permanents au Conseil de sécurité a toutefois indiqué n'avoir perçu aucun signe d'une reprise des négociations.

Les autorités iraniennes minimisent l'impact des sanctions économiques mais le parlement envisage de riposter en interdisant les exportations de pétrole iranien vers l'Union européenne.

"Je le dis clairement: vous (Occidentaux) pouvez continuer à tenir ce discours d'intimidation et de menace mais jamais notre nation ne se courbera devant vous", a assuré Ahmadinejad.

Selon les analystes, les sanctions internationales touchent le secteur pétrolier, vital pour l'économie iranienne, provoquant une baisse de la production et des exportations qui devrait encore s'accélérer.

L'IMPACT DES SANCTIONS

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui a révisé à la baisse ses prévisions pour le sixième mois consécutif en raison de la détérioration de la conjoncture économique, la demande pétrolière mondiale augmentera de moins de 1% en 2012.

L'AIE estime que le marché mondial semble disposer d'une "flexibilité suffisante en matière d'offre" pour faire face à l'impact potentiel des sanctions visant le secteur pétrolier iranien.

Malgré les conséquences des sanctions et un taux d'inflation de plus de 20%, Mahmoud Ahmadinejad a affirmé que l'économie iranienne était "florissante". "Nous avons mis de côté 30 milliards de dollars pour les mauvais jours. Les exportations iraniennes hors pétrole dépasseront 43 milliards de dollars en mars. Les importations ont baissé de 5% ces dix derniers mois."

"Nous étions des importateurs de fioul, maintenant nous sommes parmi les principaux exportateurs de fioul et de produits pétroliers", a-t-il dit.

A quelques semaines des élections législatives du 2 mars et face aux sanctions décidées par les Etats-Unis et l'Union européenne, l'Iran a commencé à proposer des paiements en or ou des accords de troc -pétrole contre nourriture- pour se procurer des denrées.

Selon des courtiers en matières premières, l'Iran éprouve des difficultés, depuis le début de l'année, à assurer ses importations de riz, d'huile de cuisine, de nourriture animale ou de thé. Des cargaisons de céréales ont été retenues dans des ports, les vendeurs refusant de décharger les cargaisons s'ils n'ont pas été payés.

L'effondrement du rial, la monnaie iranienne, face au dollar en conséquence du renforcement des sanctions, a provoqué une flambée du prix de denrées comme le riz, le pain ou la viande qui a doublé ces derniers mois.

Jean-Philippe Lefief et Guy Kerivel pour le service français
challenges.fr

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