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6 janv. 2012

Sur les marchés, la France ne vaut plus que triple B

2008. Lors de la crise des subprimes, les agences de notation essuient un
 échec retentissant en n’anticipant pas les déboires de Lehman Brothers.
 | (AP.)
Selon les dirigeants de Standard & Poor’s à Paris, les marchés financiers font déjà payer à la France des taux d’intérêt dignes d’un pays noté triple B.


Ces trois lettres affolent les investisseurs, mais aussi les politiques : AAA! Le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, aurait lui-même déclaré en décembre dernier : « Si on perd le triple A, je suis mort! » Hors de cette note A donc, point de salut! Depuis, l’Elysée et Matignon ont tenté de dédramatiser la perte de ce fameux sésame, indispensable pour emprunter sur les marchés financiers aux taux les plus bas.

Déjà, les trois principales agences mondiales, Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch, ont placé la note de la France sous surveillance négative. Un avertissement avant une dégradation qui pourrait intervenir d’ici au mois de mars.

Au gouvernement, on redoute un scénario catastrophe qui verrait la note de la plupart des pays de la zone euro revue à la baisse, sauf peut-être celle de l’Allemagne… et la France être dégradée de deux crans. Dans le long entretien qu’ils nous ont accordé, les dirigeants de Standard & Poor’s en France considèrent que les marchés financiers font déjà payer à la France des taux d’intérêt dignes d’un… triple B. Pas de quoi apaiser les virulentes critiques qui s’abattent sur ces agences de notation soupçonnées de vouloir dicter leur loi aux Etats. « On ne peut pas juger un pays comme on juge un compte d’exploitation », a grincé hier Alain Minc, conseiller officieux de l’Elysée.

Véritable épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes, une dégradation de la France résonnerait en tout cas comme un coup de tonnerre à quelques semaines de la présidentielle. Elle affaiblirait Nicolas Sarkozy et plongerait François Hollande dans l’embarras. La perte du triple A, coûtant, selon Bercy, 2 milliards par an, elle réduirait les marges de manœuvre d’un éventuel gouvernement de gauche. Hier, le socialiste Didier Migaud, président de la Cour des comptes, a tiré la sonnette d’alarme. « Le redressement des comptes publics est une nécessité impérieuse. » Sauf à prendre le risque de voir la dette s’emballer et devenir « un fardeau insupportable ».


L’écart se creuse entre la France et l’Allemagne

C’est l’obsession de Bercy! Que le « spread » — dans le jargon financier, il désigne l’écart de taux d’intérêt versé pour le remboursement de leur dette entre deux pays — s’envole, l’Allemagne creusant le fossé avec la France. Cette semaine, Paris a donc eu des sueurs froides. Car, après l’emprunt de 4 Mds€ lancé sur les marchés avant-hier par la Bundesbank à un taux moyen de 1,93% sur 10 ans, on attendait le résultat de l’émission d’obligations réalisé le lendemain par France trésor. Il s’agissait de lever 7,9 Mds€ dont 4 Mds€ empruntés, eux aussi, sur 10 ans. Mais là, le prix à payer a été plus élevé. Outre le fait qu’il est en augmentation par rapport à décembre dernier, le taux payé par la France (3,29%) est en effet supérieur de 1,36% à celui de l’Allemagne qui fait plus que jamais figure de valeur refuge. Pas de quoi inquiéter l’agence France trésor, pour autant, celle-ci faisant remarquer que pour les obligations émises hier à 12, 24 et 30 ans, « les taux sont en baisse ». Le seront-ils encore dans les semaines qui viennent? Réponse lorsque la France devra retourner sur les marchés financiers pour placer sa dette.

O.B
LeParisien.fr

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