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9 déc. 2011

Scènes d'horreur dans une prison de Rome

La façade de la prison romaine de Regina Coeli
dissimulait des horreurs. © Alberto Pizzoli / AFP
Plusieurs surveillants de l'établissement pénitentiaire de Regina Coeli torturaient des détenus, en toute impunité.

En prison, les violeurs ou les auteurs de crimes contre les enfants purgent une double peine : celle imposée par la justice et celle que leur font subir les autres détenus. Dans la prison romaine de Regina Coeli, ce n'étaient pas les détenus, mais une équipe de "matons justiciers" qui infligeaient humiliations et violences aux prisonniers coupables de crimes jugés "infâmes". 
Cinq gardiens et un médecin de la prison ont été inculpés d'abus de pouvoir et de violences privées sur des détenus. Des sévices qui duraient depuis plusieurs années et auraient pu continuer, car les justiciers prenaient pour cible des détenus extracommunautaires, rarement en condition d'être défendus par un avocat ou de mobiliser leur ambassade. Leur erreur fut de s'en prendre à Julien Monnet. Ce Français a été arrêté en plein jour en août 2008 alors qu'il heurtait violemment la tête de sa fille, âgée de 4 ans, contre un trottoir de Piazza Venezia, dans le coeur de la ville éternelle. Un drame de la folie. Schizophrène et paranoïaque, Monnet a fait des séjours en hôpital psychiatrique. 

"Supplice de la chèvre"

Mais, inoffensif en dehors de ses crises, il n'est pas un numéro anonyme perdu dans la jungle de l'administration pénitentiaire transalpine et il a pu dénoncer ses tortionnaires. "Ils m'ont attaché à un lit de contention. L'homme en tablier blanc, le médecin de l'équipe, me giflait. Un autre me tapait sur les pieds avec un bâton. Ils ont essayé de me placer une sonde dans le sexe. Je hurlais de douleur. Ils s'y sont pris à quatre fois. Chaque fois que je criais, ils me battaient. Et ils se moquaient de moi." Un pseudo-acte médical qui ne figure pas dans les dossiers de la prison et n'avait d'autre but que d'humilier le prisonnier. 

Ce n'est qu'après le témoignage de Julien Monnet que l'enquête a été diligentée et que les détenus ont commencé à raconter les exactions des matons justiciers. "Ils me forçaient à rester debout toute la nuit pour m'empêcher de dormir. Ils me laissaient reposer 20 minutes et le supplice recommençait", a raconté un Roumain qui a tenté de se suicider en ingurgitant une bouteille de détergent pour échapper aux tortures. À un détenu philippin fut infligé le "supplice de la chèvre", consistant à le lier mains et pieds derrière le dos avec une corde qui l'étranglait à chacun de ses mouvements. 

Puis ses tortionnaires écrasèrent des cigarettes sur son corps. Les homosexuels étaient contraints de se livrer à des spectacles ridicules et avilissants devant les autres taulards. "Ils nous avaient avertis que, si l'un de nous parlait, nos familles ne seraient plus en sécurité", a raconté l'une des victimes de ces sévices. Nul doute qu'en cas de condamnations les "matons justiciers" devront être placés dans des quartiers à très haute sécurité, car les prisonniers ne les auront pas oubliés.

Le Point.fr

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