Irak, la fin de la guerre est déclarée

Huit ans après le début de la guerre en Irak, les forces américaines terminent leur retrait définitif du pays, qui sera effectif d'ici le 31 décembre prochain. La situation sécuritaire et politique du pays reste très incertaine.

L’événement est symbolique, mais historique. A l’aéroport de Bagdad, les soldats américains ont replié hier le drapeau américain qui flottait depuis 2003 sur la ville. Leur chef, le général Lloyd Austin, l’a immédiatement rangé dans une caisse de l’armée. Cette cérémonie marque la fin de la présence américaine en Irak, huit ans après le déclenchement de la guerre.

Présent sur place, le secrétaire à la Défense américain, Leon Panetta, a rendu hommage aux soldats : "Vous partez avec fierté, sachant que votre sacrifice a permis aux Irakiens d’éliminer la tyrannie et d’offrir la prospérité et la paix aux futures générations de ce pays.” Avant d’ajouter que les Etats-Unis resteront aux côtés de l’Irak, qui sera “confronté dans les prochains jours à des défis lancés par les terroristes et par ceux qui vont essayer de diviser le pays”.

Sur place, la situation sécuritaire et politique reste très incertaine. Comme l’explique Karim Pakzad, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques, “Al-Qaida a été en grande partie éradiqué, mais les dissensions au sein de l’armée chiite et l’activité croissante des milices parallèles ne favorisent pas la stabilité”.

Le Premier ministre, Nouri al-Maliki, est la cible régulière d’attentats. “La preuve qu’il est loin de faire l’unanimité, explique Karim Pakzad. Les sunnites, minoritaires et chassés du pouvoir, ont des velléités de retour sur la scène politique. Plus inquiétant, les Kurdes, et d’autres régions, réclament leur autonomie. L’Irak pourrait éclater. La seule façon d’empêcher un tel scénario est de redresser l’économie du pays.” Sans les troupes américaines – seuls 157 militaires et 763 contractuels civils resteront sur place pour former les forces irakiennes –, rien ne garantit que la paix a un avenir en Irak

Le très lourd bilan du conflit

D’ici au 31 décembre, les 6 000 militaires américains encore présents en Irak (contre 170 000 en 2008) passeront la main aux 900 000 membres des forces de sécurité irakiennes. Depuis 2003, le conflit a causé la mort de 4 500 militaires américains, de 20 000 soldats irakiens et de plus de 100 000 ci­vils. Il aura coûté plus de 770 milliards de dollars au Pentagone.

Metrofrance.com