Rabat (Maroc), vendredi. Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, revendique la victoire aux léections législatives. | AFP / Abdelhak Senna |
«Les données chiffrées dont nous disposons nous permettent de dire que nous aurons plus de 100 sièges», a estimé samedi Lahcen Daoudi, chef du groupe parlementaire du PJD, déjà premier parti d'opposition dans l'assemblée sortante avec 47 députés. «Nous avons déjà gagné plus de 80 sièges et je peux vous dire que nous aurons facilement plus de 100 sièges. C'est un tournant historique», indique également Mustapha El Khelfi, directeur de la publication d'Attajdid, le journal du parti.
«L'exécutif se fera autour d'une coalition»
Si le PJD devient le premier parti de la chambre des députés, c'est dans ses rangs que le roi Mohamed VI devra désigner le prochain Premier ministre. «Le PJD peut prétendre à la première place. Mais même s’il dirige le gouvernement, l'exécutif se fera autour d'une coalition», analyse le juriste Omar Bendourou. «Le parti le plus puissant ne dépassera sans doute pas les 16 à 18% des votes», avait affirmé Khalid Naciri, ministre de la Communication.
Le PJD pourrait devancer l'Istiqlal (Indépendance) de l'actuel Premier ministre Abbas El Fassi, parti le plus ancien du Maroc, qui a combattu pour l'indépendance, bien implanté sur tout le territoire national mais qui pourrait faire les frais de l'usure du pouvoir. La formation islamiste devancerait un autre membre de la coalition gouvernementale, le Rassemblement national des indépendants (RNI), parti jeune et composée notamment de technocrates, dirigée par Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie, que certains voient diriger le prochain gouvernement.
Une participation en hausse
Les 13,5 millions d'électeurs, sur une population de 35 millions d'habitants, avaient à choisir parmi quelque 7 100 candidats de 31 partis en lice. Estimée à 45 % à la fermeture des bureaux de vote, la participation était en hausse par rapport au scrutin précédent (37% en 2007). Le ministre de l'Intérieur, Taib Cherkaoui, s'est félicité que le vote se soit déroulé «dans un contexte normal, et un climat de mobilisation et de responsabilité». Les Marocains étaient appelés à désigner leurs députés cinq mois après la réforme constitutionnelle voulue par le roi . Visant à démocratiser le système politique, cette réforme est une réponse du pouvoir au mouvement de contestation lancé par la jeunesse dans la foulée du printemps arabe.
Les contestataires du Mouvement du 20 février avaient appelé au boycottage du scrutin. Le vote était supervisé par 4 000 observateurs marocains et étrangers dont une délégation du Conseil de l'Europe.
Leparisien;fr Publié le 26.11.2011, 07h45 | Mise à jour : 11h18
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