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26 nov. 2011

Le passé trouble des deux otages français enlevés au Mali

Ils se sont présentés au Mali comme géologue et ingénieur mais Philippe Verdon et Serge Lazarevic, les Français enlevés jeudi, ne sont ni l’un ni l’autre et les raisons de leur présence à Hombari restent mystérieuses.

Ils n’ont pas rempli leur fiche d’arrivée à l’hôtel «Dombia» où ils étaient descendus mais leurs noms figurent sur l’ordre de mission de l’entreprise malienne qui les employait, Mandé Construction Immobilière.

Cette société, dirigée par Djibril Camara, prévoit de construire dans cette ville du centre du Mali une grande cimenterie.


Interrogé par Le Parisien, M. Camara a confirmé avoir «rencontré Philippe (Verdon) il y a quelques mois à Paris par l’intermédiaire d’un ami d’enfance alors que je cherchais des financements. Il m’a recontacté récemment pour me dire qu’il avait les financements mais qu’il fallait évaluer le terrain. Il m’a dit qu’il était géologue, mais aussi qu’il avait servi dans l’armée».

Philippe Verdon a demandé à M. Camara de faire établir un visa pour Serge Lazarevic, présenté comme «ingénieur du bâtiment».

Mais plusieurs personnes qui connaissent M. Verdon ont assuré à l’AFP que, plutôt que géologue ou ancien militaire, c’est un homme d’affaires au passé sulfureux, ayant trempé dans plusieurs histoires qui se sont terminées, notamment aux Comores et à Madagascar, par des arrestations, des emprisonnements et des expulsions.
«Un baratineur, un manipulateur...»

«Verdon, c’est un baratineur, un manipulateur… Il vous vendrait la lune» a déclaré à l’AFP l’avocat et homme politique comorien Saïd Larifou, qui l’a fréquenté au début des années 2000 avant de rompre tout contact.

«J’avais en juin 2003 organisé un colloque sur l’avenir des Comores à l’assemblée nationale française. Il se faisait passer pour journaliste et était l’un des intervenants. Il a proposé de suivre notre mouvement (le parti Ridja), disait avoir de grandes idées», ajoute-t-il.

«Il a débarqué aux Comores et a commencé à multiplier les contacts, notamment avec des éléments de l’armée comorienne et a commencé à dire que j’avais le soutien de la France. Ce qui était stupéfiant et totalement irresponsable. Les autorités m’ont prévenu de ces agissements et m’on dit de me méfier de ce personnage. Mais c’était déjà trop tard: on a tous été arrêtés, accusés de complot contre la sûreté de l’Etat. Heureusement, le dossier était vide et on a vite été relâchés».

Aux Comores, Philippe Verdon s’était présenté comme un proche de l’ancien chef mercenaire Bob Denard. Une source gouvernementale comorienne avait affirmé que M. Verdon avait eu «des relations avec Bob Denard». Interrogé par l’AFP peu avant sa mort, Bob Denard avait reconnu avoir rencontré «plusieurs fois» Verdon à Paris. Selon lui, ce n’était «pas un soldat» mais un homme qui «faisait des affaires».
... «Un bonimenteur»

A Paris, une source qui connaît bien Philippe Verdon, qui a partagé l’une de ses aventures et demande à rester anonyme, confirme qu’il«fréquentait la bande à Denard, notamment quand ils ont repris le camp naturiste de Montalivet (sud-ouest) en 1999. Mais Verdon n’a jamais été dans l’armée, ce n’est pas un militaire. Plutôt un gars qui monte des coups, des projets plus ou moins fumeux. Au début c’était à peu près sain, puis il est parti en Afrique et a commencé à monter un réseau».

«C’est un bonimenteur, il est bien plus malin que le mercenaire de base. C’est pas un méchant. Je me demande bien ce qu’il a pu aller faire au Mali. Cette histoire de géologue, ça ne tient pas debout».

Selon la même source, Serge Lazarevic est, lui, un ex-militaire, reconverti comme c’est souvent le cas dans la «sécurité, protection, expulsion musclée de squatteurs. Il a pas mal grenouillé aussi en Afrique, dans l’ex-Zaïre notamment, pour des histoires de recrutement de mercenaires».

Son nom apparaît en 1999 dans la procédure judiciaire d’une sombre affaire en Serbie, au cours de laquelle un réseau a été accusé d’avoir tenté d’assassiner Slobodan Milosevic.

Source : libération via AFP

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