Le Vatican a fustigé samedi 23 février les allégations de scandales financiers et sexuels dans la Curie romaine, les qualifiant d'"informations fausses" visant à"conditionner" le futur conclave, dans un communiqué publié par la Secrétairerie d'Etat (gouvernement) du Saint-Siège.
"Alors que dans le passé c'était les grandes puissances, c'est-à-dire les Etats, qui cherchaient à conditionner l'élection du pape, aujourd'hui on tente de peser sur l'opinion publique", déplore le Vatican, en évoquant la multiplication de "nouvelles souvent non vérifiées, ou non vérifiables, voire fausses, qui portent un grave dommage aux personnes et aux institutions".
"LOBBY GAY"
A la une du quotidien italien La Repubblica, jeudi, un article intitulé "Sexe et carrière, les chantages au Vatican derrière la renonciation de Benoît XVI" évoque les pressions d'un "lobby gay" qui aurait exercé du chantage sur certains prélats du petit Etat, dans le contexte du scandale de fuites "VatiLeaks" de l'an dernier.
Selon La Repubblica, la décision de Benoît XVI de renoncer à sa charge pourraitavoir été renforcée par sa vive contrariété après avoir pris connaissance des résultats de l'enquête ultra-secrète menée au sein de la Curie par une commission de trois cardinaux à la retraite. Ceux-ci avaient été nommés l'an dernier par Benoît XVI après l'éclatement de fuites "VatiLeaks".
LIENS DE "NATURE MONDAINE"
Dans un article aux accents volontiers sensationnalistes, intitulé "Sexe et carrière, les chantages au Vatican derrière la renonciation de Benoît XVI", La Repubblicaétablit un lien direct entre le rapport des cardinaux Juliàn Herranz, Jozef Tomko et Salvatore De Giorgi et la décision du pape de renoncer.
Selon le journal, le cardinal espagnol Herranz aurait évoqué le 9 octobre devant lui le dossier "le plus scabreux", à savoir "un réseau transversal uni par l'orientation sexuelle" et, "pour la première fois, le mot homosexualité était prononcé" dans l'appartement pontifical.
D'après La Repubblica, le rapport indiquerait que certains prélats auraient subi"l'influence extérieure" (autrement dit le chantage) de laïcs auxquels ils seraient unis par des liens de "nature mondaine". Deux jours plus tard, le pape, dans un discours improvisé au ton pessimiste, évoquait sous forme de métaphore "les mauvais poissons" qui sont pêchés dans le filet de l'Eglise, le soir même de l'ouverture de l'Année de la foi.
Le rapport final aurait été remis au pape le 17 décembre par les trois hauts prélats : soit deux tomes de 300 pages, contenant noms et détails de l'affaire "VatiLeaks". A l'approche de l'entrée en conclave, les articles à sensation risquent de semultiplier dans la presse italienne, entre rumeurs et intérêts personnels cherchant à peser sur l'élection, selon les experts des questions vaticanes.
Source : Le Monde.
Source : Le Monde.
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