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3 mars 2015

Offensive préventive de l’armée libanaise à Ras-Baalbek: timing et objectifs


L'armée libanaise a lancé, le 26 février dernier, une offensive préventive contre les positions des groupes takfiristes dans les montagnes de Ras Baalbek, occupant deux collines stratégiques. Pourquoi cette attaque en ce timing précis et quels sont ses résultats sur le terrain?

L'offensive de l'armée libanaise est intervenue dix jours après les propos du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, qui a sonné le tocsin contre le danger terroriste qui guette le Liban à ses frontières Est. 
Lors d'un discours retransmis par la plupart des chaines de télévision locales et panarabes, le 16 février, le chef de la Résistance avait mis en garde contre les intentions belliqueuses des takfiristes, qui attendent la fonte des neiges pour passer à l'action contre les localités libanaises dans l'Est du pays. 

Le commandement militaire libanais a bien saisi le message et a décidé d'agir. Pour la première fois depuis le début de la confrontation contre les groupes extrémistes, c'est l'armée libanaise qui est passée à l'attaque. D'habitude, elle était sur une position défensive, se contentant de repousser les agressions des terroristes, souvent au prix de lourdes pertes dans ses rangs. 
L'opération de l'armée libanaise est une offensive préventive, intervenue après des renseignements provenant aussi bien des côtés libanais que syrien de la frontière. Selon ces informations, les groupes terroristes, bloqués par la neige et vivant dans des conditions difficiles, préparaient des attaques, dans les semaines à venir, dans le but d'élargir le territoire sous leur contrôle.

Lignes de défense consolidées

L'offensive préventive de l'armée libanaise lui a permis de prendre le contrôle de deux collines, Sadr al-Jarch et Harf al-Jarch. Cette progression met à l'abri les unités de la troupe des dangers auxquels elles étaient confrontées lors de leurs déplacements entre les collines de Oumm Khaled et al-Hamra, dans les montagnes de Ras-Baalbek, qui constituent le cœur du dispositif de surveillance et de défense de toute cette région. Désormais, les patrouilles et les convois de ravitaillements en armes, munitions et nourriture entre Oum Khaled et al-Hamra se déroulent d'une manière sécurisée, sans risque de tomber dans des embuscades, comme cela s'était produit le 2 décembre 2014, lorsque 8 soldats avaient été tués par les terroristes dans l'attaque contre la colline al-Hamra. 
Sur un plan militaire plus stratégique, la prise de Sadr al-Jarch et de Harf al-Jarch a permis à l'armée d'élargir ses lignes de défense contre les tentatives d'infiltration ou d'attaques des terroristes. L'armée a ainsi consolidé son dispositif de protection des montagnes de la région, qui s'étend désormais de Jabal al-Salib, à Qaa, à la colline Oum Khaled, dans le jurd de Baalbek. Les unités militaires déployées dans cette région surplombent un vaste territoire, surtout que les deux collines prises le 26 février dominent Wadi Raëq, l'un des principaux points de passage empruntés par les extrémistes lors de leurs infiltrations vers le Liban. Dorénavant, les terroristes devront prendre un chemin nettement plus long pour entrer au Liban, ce qui les met à découvert. Cela donnera plus de temps aux unités militaires déployées aux avant-postes pour transmettre les informations à l'artillerie lourde de l'armée, qui pilonne les rassemblements terroristes. Les tirs d'artillerie ont montré leur efficacité et l'armée y a recours presque tous les jours contre les terroristes en mouvement.

Les habitants rassurés

Le succès de l'attaque préventive de l'armée a eu aussi un impact psychologique important sur les habitants des localités frontalières (Ras-Baalbek, Qaa, Fakiha etc...), qui vivent dans la peur de voir leurs maisons attaquées par les terroristes à tout moment. Il permet aussi de renforcer le moral des soldats, qui sont passés d'une action défensive à une action offensive. 
Autre fait non négligeable, en lançant cette attaque, l'armée libanaise a montré qu'elle ne cédait plus au chantage et aux pressions des groupes terroristes, qui retiennent toujours en otage 25 soldats et policiers, enlevés lors de l'agression contre Ersal, le 3 août 2014.
Une source informée assure que cette offensive de l'armée libanaise n'aurait pas pu réussir sans une coordination avec l'armée syrienne, qui a mené fin janvier-début février des opérations militaires du côté syrien de la frontière, dans la région de Zabadani. Cette coordination se fait discrètement, avec l'aval des autorités politiques concernées, conscientes de la nécessité de coopérer avec l'Etat syrien sur ce front commun aux armées des deux pays, qui combattent un même ennemi.
Cette même source indique que l'opération de l'armée du 26 février est une répétition générale couronnée de succès avant la bataille de la libération des montagnes libanaises et du nettoyage de la frontière, qui devrait avoir lieu dès la fonte des neiges. Le succès de cette grande bataille ne pourra être assuré qu'en cas de coordination étroite entre les armées libanaise et syrienne et les troupes de la Résistance, déployées dans le secteur.

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