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24 janv. 2014

Appel pour une gouvernance mondiale

Signataires : Michel Rocard, Milan Kucan, Michael W. Doyle, Edgar Morin, Saskia Sassen, René Passet, Michèle Sabban, Bernard Miyet, Sacha Goldman, Fernando Henrique Cardoso, Christiane Hessel, William vanden Heuvel; Peter Sloterdijk, Ruth Dreifuss, Nicolas Bordas, Joseph Stiglitz…

Le monde fait face à une conjonction de crises d’envergure mondiale sans précédent dans l’histoire: épuisement des ressources naturelles, atteintes à la biodiversité, bulles financières et faillites bancaires, déshumanisation du système économique, désagrégations sociales, accroissement des inégalités et de la précarité, montée des intolérances, contestation des élites politiques, famines, pénuries, pandémies virales…

Cette évolution, qui s’est opérée dans un contexte d’incontrôlable expansion et de révolution technologique des communications, résulte pour une large part d’une crise majeure de la pensée et du sens et de la détérioration de la matrice des valeurs.

La conscience planétaire n’est pas à la hauteur de ces défis quand bien même l’espèce humaine, menacée par elle-même, doit se protéger de l’autodestruction en se protégeant des forces déchaînées. La communauté internationale doit, de manière urgente, concevoir les mesures et forger les outils permettant de lutter contre des risques menaçant l’existence de millions d’êtres humains sur l’ensemble de la planète.

Il serait vain de se limiter à dénoncer les méfaits de la mondialisation, du capitalisme et du fanatisme ou illusoire de vouloir élaborer un programme ou un modèle de société. Il est devenu impératif de mettre en œuvre les réformes et d’engager les transformations nécessaires en les concevant de manière globale et interdépendante. Cette approche est d’autant plus importante que les problèmes sont interconnectés et constituent les vecteurs d’une «poly-crise» menaçant notre monde d’une «poly-catastrophe».

La globalisation économique a créé les infra-textures d’une société-monde, caractérisées par un réseau de communications et une économie planétaires. Dans le même temps, rien n’a été fait pour mettre en place les instances de décision légitimes que supposerait une telle évolution ou pour faciliter la prise de conscience d’une incontournable communauté de destin.

La communauté internationale a regrettablement fait la preuve de son impuissance, sinon de son irresponsabilité, face à ces dangers. Il est évident que la souveraineté populaire, qui constitue le socle de la plupart des régimes politiques, n’incite pas les dirigeants à consacrer l’intérêt requis aux crises qui surviennent aux antipodes ou à s’intéresser aux problèmes de long terme, compte tenu des contingences et échéances électorales Ces contradictions ne naissent pas d’une difficulté passagère, mais sont consubstantielles à notre mode d’organisation démocratique du monde. En effet les instances multilatérales ne disposent pas de cette légitimité démocratique directe, indispensable à l’instauration de normes contraignantes. Nul ne peut toutefois imaginer qu’une éventuelle société puisse se construire sur le principe d’un Etat-nation étendu à l’échelle planétaire-monde.

Pour surmonter cet écueil sans renier nos valeurs, il n’est donc d’autre solution que de repenser les principes mêmes de la gouvernance globale. Cela doit se faire dans la seule enceinte véritablement légitime et inclusive pour traiter des enjeux planétaires: celle des Nations Unies. Pareille réflexion ne peut être conduite que par des personnalités ayant exercé de hautes responsabilités politiques, académiques ou économiques mais qui, désormais en retrait des affaires du monde, sont libérées des contingences électorales, capables de penser au-delà des intérêts de leur génération, de leur pays ou de leur groupe social.

Cette réforme doit viser à concilier les intérêts divergents des diverses générations actuelles comme futures, de faire émerger un intérêt planétaire commun sur les grands enjeux de ce siècle et de rétablir des solidarités aujourd’hui mises à mal par l’accroissement généralisé des inégalités sociales.

Il est essentiel de retrouver l’esprit pionnier de la Charte des Nations-Unies qui proclamait « Nous les peuples…» et de le rendre véritablement universel, en prenant en compte les intérêts de toutes les nations, de l’ensemble des groupes sociaux et de chaque génération, notamment de celles à venir. Sauver l’humanité du désastre est une exigence incontournable qui implique l’impératif catégorique de la transformation.

L’élaboration d’un Pacte des peuples est une tâche à laquelle il faut s’atteler de toute urgence en vue de le soumettre à l’adoption des Etats participants au prochain Sommet Paris-Climat 2015, qui devrait fournir l’occasion à la communauté internationale de prendre un virage capital et décisif.

L’Appel lancé par le Collegium International est adressé au Secrétaire général des Nations unies en vue d’être soumis à la considération du prochain Sommet G20 ainsi qu’au Président de la République française, hôte de la Conférence planétaire Paris-Climat 2015.

Signature collective

Source: Libération via Fdesouche

Le National Emancipé 2014

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