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28 déc. 2013

L’accord de Taëf sera-t-il la victime du courroux saoudien?

Dans le contexte des propos sur la mise en place d’un gouvernement du fait accompli au Liban, plusieurs questions s’imposent: Si l’équipe responsable de la formation avait l’intention de former un tel gouvernement, pourquoi l’a-t-elle retardée jusqu'à ce jour? Les conditions de la formation sont-elles plus favorables à l’heure actuelle?

 L’état de ce camp est-il meilleur et plus fort que dans le passé ou est-il devenu plus faible que lors de la désignation de Tammam Salam?

Le gouvernement du fait accompli, dit neutre, est au cœur du projet du 14 Mars. Le courant du Futur, a appelé à la formation rapide du gouvernement, notant que le premier ministre désigné en est responsable et non les factions politiques. Selon le Futur, Salam devrait avancer une formule gouvernementale au président de la République pour qu’il l’approuve, puisque le pays ne supporte plus de rester sans gouvernement. «Formons notre gouvernement et allons au parlement. Et que toutes les parties assument leurs responsabilités», ont martelé les représentants du Futur. Pour eux, si le nouveau gouvernement jouit de la confiance du parlement, ou pas, ce serait de même.

Un haut responsable politique indique que l’équipe qui planche sur la formation du gouvernement aspire à un cabinet monochrome. «Mais en dépit du tapage politique, j’exclus cette possibilité pour plusieurs raisons:

-Le président de la République en connait les graves répercussions

-Le gouvernement du fait accompli sera mort-né. En effet, le président Sleiman et le premier ministre désigné ont été informés du refus du Hezbollah et de ses alliés du gouvernement apolitique monochrome. Les responsables ont été mis en garde contre les périls qui pourraient résulter d’une telle aventure politique néfaste.

-L’équipe de la formation n’est pas en mesure de protéger un gouvernement du fait accompli, de gérer la prochaine période ou de se dissocier de ses impacts sur le pays». 

Toujours selon le haut responsable politique, l’équipe de la formation chuchote son approbation de la formule 9-9-6 et reconnait que la formation du gouvernement, quelle qu’en serait la formule, serait dans l’intérêt du courant du Futur et de ses alliés du 14 Mars. Mais cette même équipe est soumise à la volonté saoudienne de former un gouvernement apolitique, ne renfermant pas le Hezbollah.

-L’équipe de la formation constitue une minorité favorable à un gouvernement du fait accompli, en face d’une majorité favorable à un gouvernement d’union nationale selon la formule 9-9-6. De ce fait, la logique de la minorité ne peut vaincre celle de la majorité.

-Significative fut la visite du député Walid Joumblatt à Baabda, pour mettre en garde contre toute aventure ou démarche hasardeuse de former un gouvernement du fait accompli.

-Le camp du 8 Mars et ses alliés considèrent que le gouvernement de fait accompli et l’isolement du Hezbollah sont un prélude à un scenario de folie qui aboutirait au chaos. L’équipe de la formation sait-elle comment elle pourrait rétablir la situation du pays plus tard?

-Le gouvernement du fait accompli ne pourra entamer son travail. Les personnes censées représenter le 8 Mars démissionneront. Walid Joumblatt ne participera qu’à un gouvernement d’union nationale à la base de la formule 9-9-6. De ce fait, il serait mort-né avant qu’il ne soit en mesure d’élaborer sa déclaration ministérielle.

-Le président de la République et le premier ministre désigné sont censés savoir que le gouvernement qui ne jouit pas de la confiance du parlement, ne pourra pas assumer les prérogatives du président de la République, si la présidentielle s’avère impossible. Qui remplira alors le vide?

-Considérer le gouvernement du fait accompli comme un cabinet démissionnaire, serait-ce par la démission de la majorité de ses ministres ou pour ne pas avoir joui de la confiance du parlement, aboutirait à des concertations pour désigner un nouveau premier ministre. Quel sera le cas, si un nouveau premier ministre est nommé. De quoi aurait bénéficié l’équipe de la formation, dont Sleiman, Salam, le Futur et le 14 Mars.

Sauf si l’esprit de sabotage choisit de former le gouvernement de fait accompli au terme du mandat de Michel Sleiman, on serait alors devant l’impasse. Qui appellera en ce moment aux concertations parlementaires si ce gouvernement démissionne? Comment le pays sortira-t-il d’une telle impasse?

Le gouvernement de fait accompli plongera le pays dans un chaos qui menace l’accord de Taëf, sachant que des parties du 8 Mars et autres sont favorables au changement du système politique libanais. Qui sera le gagnant?

L’accord de Taëf sera-t-il la victime du courroux de l’Arabie à cause des développements défavorables à ses intérêts en Syrie ou au niveau de l’entente irano-américaine? Bref, qui prémunira Taëf des aventures?

Article paru dans le quotidien libanais As-Safir traduit par french.alahednews.com

Le National Emancipé 2013

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