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28 déc. 2013

La défaite occidentale devant les murs de Kiev

L'Ukraine de la «Révolution orange» pouvait éviter plus de 20 ans de chaos si elle avait su conserver la place qu'elle occupait, en tant qu'importante puissance démographique, industrielle et agricole qui tenait la deuxième place après la Russie dans le cadre de l'ex-Union soviétique.

Elle pouvait -lorsque les révolutions colorées se sont avérées être le plus court chemin ver l'autodestruction en glissant vers le chaos constructif ou en devenant une république bananière qui jouit d'une stabilité de façade dans le jardin-arrière de l'Occident- suivre l'exemple de la Russie de Poutine et sortir de son Printemps orange pour se reconstruire à l'instar de sa voisine et ancienne associée qui a pu se débarrasser de l'ère eltsinienne tout en gardant ses derniers souffles. 

Mais l'opportunisme des uns et l'enchantement des autres par le mythe de la démocratie et de la prospérité à l'occidental ont conduit l'Etat ukrainien jusqu'au bout de l'abime où il s'est vu menacé par l'effondrement économique total au cas où il poursuivrait sa course effrénée vers l'Europe et l'Occident. 

De leur côté, les dirigeants de l'Union européenne réunis récemment à Vilnius pour la signature du traité du Partenariat avec plusieurs pays de l'Europe de l'est dont l'Ukraine, pouvaient prendre en compte l'attitude modérée du président ukrainien qui, jusqu'au dernier moment, ne faisait qu'affirmer sa position non hostile à l'intégration dans l'Union une fois les conditions seront présentes. Ils pouvaient concéder à l'Ukraine des aides pour gérer sa crise économique étouffante, elle qui a besoin de 20 milliards d'Euros nécessaires pour éviter la faillite totale.

Mais il semble que les dirigeants européens étaient un peu trop certains que le président ukrainien, Victor Ianoukovitch, leur livrera les clés de Kiev et que les entreprises européennes étaient sur le point de mettre la main sur l'Ukraine sans payer aucun prix. Ils ont ainsi laissé François Holland, le président français perdant sur toutes les lignes, parler en leur nom et affirmer clair et net son «non, on ne paie pas!».

Le fait qu'ils tenaient à ne rien concéder à l'Ukraine laisse penser qu'ils étaient certains, au cas où ils n'arriveraient pas à faire fléchir Ianoukovitch à Vilnius, que les manifestations de l'opposition et les rassemblements sur la place Maydan l'obligeront rapidement à partir ou même à subir un sort semblable à celui de Ceausescu, le président roumain exécuté par l'une des premières révolutions colorées.

Ils pariaient probablement sur la seconde éventualité car, comme disait le poète arabe al-Mutannabî, «elle permet mieux au rancunier de déguster sa vengeance». En témoigne l'importante présence dans les manifestations de l'opposition ukrainienne d'éléments connus par leur histoire ou leurs orientations néo-nazies. Les actes de violence et les sabotages ayant accompagné ces manifestations trahissent la présence en Ukraine de beaucoup d'agents travaillant pour les services de renseignement occidentaux. Cette présence a été prouvée ces derniers jours par l'expulsion hors d'Ukraine de plusieurs centaines d'activistes politiques occidentaux. 

Mais tous ces paris ont été voués à l'échec. On ne voit maintenant que des dizaines de milliers d'opposants dans les manifestations qui rassemblaient des centaines de milliers de participants il y a quatre semaines. Les raisons de cette décroissance sont connues: Ils croyaient que les Etats-Unis et l'Union européenne exerceront les pressions nécessaires pour la réalisation de leurs revendications. 

Et voilà que le soutien étasunien reste limité à des menaces d'imposer des sanctions au gouvernement ukrainien, ou à des paroles qui, bien qu'elles soient qualifiées de «pesantes», sont restées vides. Il s'agit des déclarations des deux sénateurs étasuniens John McCain et Christopher Murphy qui ont transmis aux manifestants la bonne nouvelle selon laquelle les Etats-Unis sont avec eux, et que l'Ukraine sera meilleure avec l'Europe. 

Quant au soutien européen, il n'est pas allé au-delà d'une promesse donnée par Angela Merkel de mener une campagne d'information en vue d'appuyer l'opposant ukrainien Vitaly Klichko, ni au-delà des gesticulations du président du Conseil d'Europe, Herman Van Rompuy et du président de l'Union européenne, José Manuel Barroso, qui ont brandi l'épée de la guerre froide contre le président russe Vladimir Poutine en le comparant à Léonid Brejnev, pour ainsi rappeler l'invasion de la Tchécoslovaquie par le Pacte de Varsovie en 1968. 

Bien sûr, l'Union européenne a suspendu la semaine dernière les négociations avec Kiev sur l'accord d'association et de libre-échange. Une décision qui fait l'objet de dérision parce qu'elle intervient trois semaines après la suspension par l'Ukraine de ces mêmes négociations. 

L'abandon par l'Occident de ses partisans ukrainiens qui ne les regarde que comme des outils jetables après utilisation a été contré par un engagement russe décisif à soutenir l'Etat ukrainien.

Cet engagement s'est traduit par la réduction des prix du gaz livré à l'Ukraine de 400 dollars le mètre cube à 268 dollars. La Russie s'est également engagée à acheter pour 15 milliards de dollars d'obligations émises par l'Etat ukrainien. Elle a ainsi fait éviter à l'Ukraine la faillite qui la guettait d'ici deux ou trois semaines. 

Cela signifie aussi que le ralliement devenue proche de l'Ukraine à l'Union douanière russe aura d'importantes répercussions au niveau des rapports de forces régionaux et internationaux.

Par Akil Cheikh Hussein
Source: French.alahednews

Le National Emancipé 2013

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