Lors des années quatre-vingt du siècle dernier, l'ancien président français François Mitterand, a affirmé lors d'un entretien télévisé, que l'Occident n'acceptera pas l'instauration d'un régime islamique en Iran et ne reconnaîtra pas les gouverneurs de Téhéran.
Trois décennies après ces propos, le groupe des 5+1 et Téhéran ont scellé un accord intérimaire sur le nucléaire iranien mettant fin à une décennie de bras-de-fer. En vertu de cet accord, les Occidentaux ont reconnu l'Iran comme étant une force nucléaire et le régime de Téhéran, un fervent interlocuteur dans les instances internationales de négociation après être un ardent adversaire dans plusieurs arènes régionales et internationales.
Malgré le caractère provisoire de cet accord, il marque un revirement stratégique dans les relations irano-américaines. Depuis la chute du régime du Shah en 1979 et la création de la République islamique d'Iran, Washington se trouve obligée de négocier avec l'Iran et s'efforce à s'entendre sur un accord en dépit de l'irritation israélienne, la panique saoudienne, l'hésitation française et l'insatisfaction pakistanaise.
Des sources françaises ont qualifié cet accord de «plus grand et important revirement du siècle».
La reprise des contacts et la recrudescence de l'animosité entre Téhéran et Washington, affirment ces sources à Al-Ahednews, aboutiront à une nouvelle équation politique et stratégique dans la région où s'imposera l'Iran comme étant le pays le plus fort dont les intérêts et les positions devront être prises en considération.
Selon ces sources, l'accord nucléaire de Genève est dû au revers américain après les défaites et les dégâts économiques et humaines subis par Washington dans ses guerres d'usure en Irak et en Afghanistan. Un échec accompagné d'un retour fort de la Russie sur la scène internationale et une augmentation de la capacité économique de la Chine.
«En se retirant de l'Asie centrale qui était sous le contrôle de l'Union soviétique, les Etats-Unis procèdent à un repositionnement stratégique de par le monde, ajoutent-elles. A travers cette mesure, ils projettent brouiller les cartes à moyen terme dans une zone où sont présents quatre Etats dotant de l'arme nucléaire (la Russie, la Chine, le Pakistan et l'Inde), et un nouveau récemment reconnu dans ce club, l'Iran.»
Cependant, ce retrait US ne perdurera pas : Selon Washington, son intervention en Afghanistan et dans les pays islamiques de l'Asie centrale les a unifiés. Pour y retourner, elle parie sur la divergence des intérêts de ces pays, comme était le cas durant les deux dernières décennies au cours desquelles les relations russo-iraniennes étaient marquées par la prudence et celles russo-chinoises par la concurrence».
Afin d'atteindre son objectif, Washington a opté pour un accord avec l'Iran comme meilleure voie pour garantir son retour à la région. Pour elle, affaiblir Téhéran comme l'aspire «Israël» et l'Arabie rendra la Russie la seule force dans la région à moyen et long terme, ce que les Etats-Unis ne veulent pas.
Source : Al-Ahednews
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