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13 sept. 2013

Steven Cohen, le sexe enrubanné, tiré par un coq : "Je ne veux pas que ma performance soit qualifiée d'exhibition sexuelle"

L'"artiste" sud-africain a été interpellé mardi 10 septembre et placé en garde à vue après être apparu le sexe enrubanné et tiré par un coq au Trocadéro (16e). Avant son procès prévu le 16 décembre prochain à Paris, Steven Cohen revient sur sa performance et s'en explique.

Vous avez fait scandale mardi 10 septembre au Trocadéro en vous montrant le sexe enrubanné et tiré par un coq. Pourquoi cette performance ?

Je n’ai pas fait scandale, j’ai juste fait de l’art. En tant qu’artiste sud-africain, résidant en France depuis près de dix ans, j’ai créé une œuvre qui parle de la double nationalité, de l’idée d’être tiraillé entre plusieurs directions. C’est pour cette raison que j’ai associé un symbole de mon identité et un symbole de la nation française, le coq. J’ai créé une forme d’art contemporain que les autorités ont refusé de reconnaître comme telle et c'est l’intervention de la police qui en a fait un scandale.


Combien de temps avez-vous pu rester dans cette tenue avant que n'intervienne la police ? Avez-vous tenté de vous débattre au cours de l'interpellation ?

Ça n’a duré que 10-15 minutes, mais artistiquement, ça m'a semblé durer éternellement. Je n’ai pas opposé de résistance. Une fois que j'ai quitté le mode "performance", j’ai totalement coopéré avec les autorités.


La police vous a-t-elle laissé "nu" dans le fourgon qui vous a conduit au commissariat ou vous a-t-on prêté un vêtement ? 

Une fois que j'ai été interrompu, je me suis couvert avec des vêtements. La police avait déjà participé à la chorégraphie, je ne pouvais pas non plus leur demander de participer aux changements de costumes !


Vous avez été ensuite placé en garde à vue. Pouvez-vous nous préciser comment celle-ci s'est déroulée et quelles questions vous ont été posées par les fonctionnaires ?

Mon avocate Agnès Tricoire m’a donné un conseil : laisser l’artiste répondre aux questions sur l’art et l’avocat répondre aux questions légales. Mon sentiment personnel est que la réponse de la police a été disproportionnellement rapide et énergique. J'ai trouvé mon placement en garde à vue assez brutal.


Vous serez normalement jugé le 16 décembre prochain pour exhibition sexuelle, comment comptez-vous vous défendre devant les juges ?

Ma défense sera assurée par mon représentant légal, avec ma totale collaboration et bien sûr ma présence. Ce qui m’inquiète vraiment c’est de savoir ce que je vais me mettre !


Redoutez-vous la sanction ?

Cette performance, je l’ai faite au nom et dans l’esprit de l’art, dans un pays qui est connu de par le monde pour l’art. Je refuse qu'elle soit qualifiée d'exhibition sexuelle. Je n’ai peur de rien, à part qu’on m’intimide au point de m’empêcher de faire de l’art. Je n’ai peur que de la peur. 


Si c'était à refaire, recommenceriez-vous cette performance au Trocadéro ou une autre du même genre ?

Chaque performance est unique, ce n’est pas comme au théâtre où les pièces sont faites pour la répétition. Je continuerai bien sûr de travailler de la même manière - sans y être invité, de manière inattendue, et même inopportune - en public ; c’est ce qui caractérise mon travail. Mais mes interventions futures seront faites dans des villes différentes, à des moments différents, et dans des circonstances différentes.


Avez-vous déjà prévu d'autres sorties insolites dans les jours ou les mois à venir ?

Ma prochaine œuvre est une performance qui m’a été commandée pour l’intérieur du plus vieux bâtiment juif de France, La Maison sublime, sous le palais de justice de Rouen - dans le cadre du Festival d’automne en Normandie. Mais je ne parle jamais de mes interventions avant qu’elles aient eu lieu.


Vous participez actuellement à l'exposition My Joburg à la Maison Rouge. Cette performance était-elle organisée pour mettre en lumière cet événement ?

Cette performance a été réalisée spécifiquement dans le cadre de l’exposition My Joburg à la Maison rouge (dans le 12e, ndlr) et comme contribution à cette exposition... Mais l’œuvre Coq/Cock a été réalisée pour exister par elle-même, en dehors d’un contexte spécifique.


Avez-vous un mot à adresser aux forces de l'ordre ou aux touristes qui ont assisté à votre performance dans le 16e arrondissement ?

Tout ce que j’avais besoin ou envie de dire, a été dit à travers ma performance... et elle était ouverte à de multiples interprétations, comme devrait l’être toute œuvre d’art. Les artistes "exposent" ce qu’ils ont à "dire". Pour moi c’est de l’art visuel créé à partir de mon corps, de l’art vivant.



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