C’est un apartheid-kaléidoscope qui surprend en Argentine. Certes, pas d’écriteaux sur lesquels on pourrait lire : »interdit aux chiens et aux Indiens », pas de places séparées dans les bus, c’est un apartheid plus subtil, qui se répand de façon naturelle, c’est la discrimination et l’exclusion des Indiens qui créent une séparation d’office.
Comme un kaléidoscope en observant les prismes de très près on aperçoit des nuances particulières au coeur de la société argentine; un interlocuteur me rétorquait que dans ce pays il y a quatre classes.
Il y a d’abord, les Européens et leurs descendances d’origine allemande, française, suisse, anglo-saxonne et des pays de l’Est au sommet de la pyramide, puis la deuxième catégorie, les Européens d’origine latine tels Espagnols et Italiens, ensuite viennent les Indiens et l’ultime catégorie, les restants de la colère de Dieu; les Boliviens, les Paraguyens, soit, tous les misérables qui viennent en Argentine, Eldorado de l’Amérique latine.